Bien qu'il ait été incarcéré à douze reprises, Mustapha n'avait pas l'intention de tourner la page. La preuve, ce dernier était recherché depuis le mois de mars 2008 pour trafic de Valium.. Il y a sept mois, les éléments de l'anti-stup de la police judiciaire, district Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, à Casablanca, ont mis la main sur un trafiquant de comprimés psychotropes en possession de trois cachets de Valium (Diazépam 10 mg). Ce médicament qui coûte en pharmacie 24,30 DH, pour un paquet de trente cachets, et qui est délivre seulement sur ordonnance, a pour effets indésirables, entre autres, l'agressivité, l'amnésie et la somnolence. Comment est-il arrivé entre les mains de ce dealer ? Par un certain Mustapha, un repris de justice qui est passé à douze reprises dans les locaux des différents commissariats de police de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ. C'était en 1978 que ce trafiquant de drogue, âgé de quarante-huit ans, a été arrêté pour la première fois. Et c'était loin d'être la dernière. Nous sommes le mardi 7 octobre. Pas loin du commissariat où siège la brigade anti-stup de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, se situe la pharmacie Al Massira. C'est là que Mustapha est rentré. Un indicateur l'a remarqué et a alerté aussitôt la police. Une surveillance a été entamée et a été soldée par l'arrestation de Mustapha qui s'apprêtait à quitter la pharmacie en possession de huit paquets de Valium. Comment est-il arrivé à les acheter ? Par de fausses ordonnances. Selon des sources judiciaires, Mustapha qui demeure au quartier la Villette, à Casablanca arrivait par ses propres moyens à avoir les ordonnances vierges de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) qu'il mettait entre les mains d'un ex-gendarme. Ce dernier est un repris de justice qui a purgé deux peines d'emprisonnement ferme pour faux et usage de faux. Il se chargeait de cacheter les ordonnances par des faux cachets qu'il fabriquait par ses propres moyens. Il inventait même des noms de médecins à l'instar de ce Dr Naciri Salah, neurologue au CHU Ibn Rochd. Selon des sources judiciaires, Mustapha qui achetait un paquet de Valium à 24,30 DH revendait le comprimé à 15, voire 20 DH. Autrement dit, il revendait les trente cachets que renfermait un paquet à un prix allant de 450 à 600 DH et empochait un bénéfice allant de 435,70 à 585,70 DH. Selon les mêmes sources judiciaires, 11 paquets de Valium, ainsi que 24 «ceintures» de 10 comprimés chacune, voire un totale de 550 cachets de Valium ont été saisies chez Mustapha. L'enquête est toujours en cours pour le faussaire, l'ex-gendarme et d'autres complices.