Saâdia, mariée à Abdellah et mère de deux enfants, 19 et 11 ans, abandonne le domicile conjugal et vit depuis sept ans en concubinage avec Miloudi. De cette relation est né, hors mariage, un enfant aujourd'hui âgé de trois ans. Quand les éléments de la brigade anti-drogue de la sûreté de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ à Casablanca sont venus chercher un dealer, ils n'auraient pu se douter qu'ils allaient tomber sur une affaire d'adultère pas vraiment comme les autres. En cet après-midi de ce mois de mai, ils viennent, frapper à la porte d'une baraque aux carrières Al Kabla. Laïla, une femme de vingt-quatre ans leur ouvre la porte. Ils cherchent «Khou Lamhachkar». C'est le surnom de ce trafiquant de drogue, en état de fuite depuis quelques jours. Laïla, la belle-sœur du dealer en question, leur explique que celui-ci a disparu depuis quelques jours sans donner signe de vie. Ayant visiblement du mal à la croire, ils lui demandent d'appeler son mari, Saïd, trente-quatre ans, qui était à l'intérieur. Ce dernier leur demande d'entrer pour s'assurer de l'absence de son frère. Les limiers de la brigade anti-stup entrent dans une chambre, puis dans une deuxième où ils voient un jeune homme, Miloudi, en compagnie d'une jeune femme, Saâdia tenant entre ses bras un petit enfant de trois ans. Le couple était en train de siroter du thé. «Ce sont mes invités», leur affirme Saïd quand il a été interrogé par le chef de la brigade. Ce dernier s'est adressé aussitôt au couple et leur a demandé leur identité. Miloudi, trente-quatre ans, explique en balbutiant qu'il est l'époux de Saâdia, trente-six ans et le père du petit enfant. Intrigué par le comportement de Miloudi, le chef de la brigade lui demande l'acte de mariage. Ils ne l'ont pas sur eux. L'homme explique qu'il garde le document chez lui. A la question de savoir où, il se contente de tourner ses yeux à gauche et à droite sans parvenir à trouver de réponse convaincante. Le chef de la brigade insiste. Mais il ne reçoit plus de réponse. En réalité, ils ne sont que concubins. Les enquêteurs conduisent le couple au commissariat de police et les soumettent à un interrogatoire serré. Et Miloudi finit par avouer et reconnaître que Saâdia n'est autre que sa concubine depuis sept ans, que leur relation a donné depuis trois ans naissance à un enfant. Saâdia, pour sa part, ne répond pas, se murant dans son silence. Devant l'insistance du chef de la brigade, elle finit par répondre. «Nous avons une relation hors mariage depuis sept ans» confirme-t-elle. Le chef de la brigade policière s'est interrogé sur la cause principale qui les empêchait d'établir un acte de mariage alors qu'ils ont un enfant de trois ans. La réponse surprend tout le monde: «Je suis encore mariée à Abdellah et j'attends qu'il me répudie». Saâdia est mariée depuis vingt ans à Abdellah, quarante-cinq ans. De leur union est né un premier enfant en 1984, puis un deuxième en 1992. Au fil des jours, les deux époux ne se supportent plus l'un l'autre au point que Saâdia a abandonné, en 1996, son foyer laissant derrière elle mari et enfants. Depuis, elle a rencontré Miloudi, avec lequel elle vit en concubinage. Elle rend visite de temps à autre à ses deux enfants et leur affirme qu'elle vit avec une de ses amies. Le mari, Abdellah, qui ne lui a pas demandé de regagner le foyer conjugal, ne s'est jamais douté qu'elle entretenait une relation avec un autre homme. Trois ans plus tard, elle est enceinte et depuis, elle n'a plus revu ses deux enfants. Elle ne l'a fait qu'une fois quand elles ait accouché d'un petit garçon. Depuis, elle leur présente le nouveau-né comme étant l'enfant de son amie. Convoqué par la police, son mari, Abdellah, confirme : « Je n'ai pas l'intention de la répudier ». Saâdia et son amant, Miloudi, ont été mis entre les mains du procureur du Roi près le tribunal de première instance de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, poursuivis, pour adultère et complicité.