La rencontre qui s'est tenue récemment entre le secrétaire général du Mouvement populaire (MP), Mohand Laenser, et l'initiateur du Mouvement de tous les démocrates, Fouad Ali El Himma, suscite une vive polémique au sein du parti haraki. La tension est montée d'un cran au sein du Mouvement populaire, après une rencontre qui a réuni récemment son secrétaire général Mohand Laenser et l'initiateur du Mouvement de tous les démocrates Fouad Ali El Himma. «La goutte qui a fait déborder le vase au sein du parti», selon un membre du Bureau politique, c'est la disposition exprimée par M.Laenser à un rapprochement du MP avec le Mouvement d'El Himma pour la création d'un bloc libéral du centre. Contacté par ALM, M. Laenser a confirmé avoir confié à El Himma une telle disposition. «Les partis du centre sont majoritaires mais ils sont disloqués», a-t-il fait constater, en soulignant la nécessité d'un regroupement des partis libéraux du centre, à l'instar de la Coalition de gauche annoncée en début de semaine dernière par l'USFP (Union socialiste des forces populaires), le PPS (Parti du progrès et du socialisme), le FFD (Front des forces démocratiques), le PS (Parti socialiste) et le PT (Parti travailliste). M. Laenser, qui a justifié cette initiative par l'effritement qu'a connu le champ politique, a toutefois précisé que «rien de formel n'est encore décidé». Mais ce son de cloche n'a pas été entendu de la même oreille chez le commun des militants et autres cadres du parti haraki, déjà exaspérés par «l'unilatéralisme» de leurs dirigeants. Mohamed Mansouri, fondateur du courant «Mouvement élargi pour la bonne gouvernance au sein du MP», n'a pas mâché ses mots. «Il aurait été plus judicieux au SG du MP, Mohand Laenser, de se référer aux instances du parti, soit le Comité exécutif et le Conseil national. Mais il a préféré, encore une fois, faire cavalier seul en faisant des déclarations qui ne représentent pratiquement que son avis personnel», a dénoncé l'ex-conseiller MP. «Plus grave, les récentes déclarations du SG du MP contredisent celles du président du même parti, sachant que Mahjoubi Aherdane s'était déjà interdit de traiter avec le Mouvement d'El Himma», relève Mohamed Mansouri. Plus coriace encore, est la tonalité constatée chez le chef de file du courant de «la Femme harakie», Amal Zyiadi, également présidente de l'association «Mouvement des femmes du Maroc». «Le MP est la chasse gardée de M. Laenser. Ce dernier considère le parti comme une entreprise familiale, il prend les décisions qu'il veut et qu'il souhaite sans prendre la moindre peine de consulter les instances appropriées», a martelé Amal Zyadi. «On ne sait plus ce qui se passe au sein de MP, depuis la mise en veilleuse de toutes les instances du parti, notamment le Conseil national qui ne s'est pas réuni depuis la tenue en juin 2006 du congrès de fusion des partis harakis (le Mouvement national populaire, MNP, le Mouvement populaire, MP, et l'Union démocratique, UD)», a-t-elle déploré. Avant de clore sur ce constat : «Au sein du MP, c'est l'anarchie totale». «C'est l'échec à tous les étages du fonctionnement du parti», a-t-elle dénoncé, en soulignant que ce constat est largement partagé chez les militants du parti.