La 2ème édition du festival Thé-Arts, organisé par l'association «Nous jouons pour les arts», en partenariat avec la fondation ONA, aura lieu du 6 au 10 mai 2008 à la Villa des arts de Rabat et à la salle Bahnini. Son président en précise les objectifs à ALM. ALM : Quels ont été les objectifs derrière la création de l'association «Nous jouons pour les arts » ? Tarik Ribh : Notre association a été créée par ce qu'on a appelé le groupe 17. Il s'agit des lauréats de la 17 ème promotion de l'ISADAC (Institut supérieur d'art dramatique et d'animation). Nous avons voulu créer un espace de promotion des arts et de rencontre entre les artistes spécialisés dans différentes disciplines. C'est aussi un lieu de partage de notre imaginaire, notre créativité, notre univers culturel et artistique avec notre public. Notre espace s'inscrit dans la nouvelle scène marocaine, bien sûr inspiré de ceux qui nous ont précédé. L'autre objectif de notre association concerne la volonté du «groupe 17 » de rester unis, de produire et de créer ensemble, dans la concertation et le dialogue, des œuvres aussi bien théâtrales, picturales, musicales, des installations, bref tout ce qui se rattache à la création artistique en général. Nous avons créé ce festival dans le but de défendre nos goûts et initier un réseau de jeunes qui pourrait servir le monde de l'art dans notre pays. Vous rejetez l'idée d'artistes passe par tout. Absolument. On ne peut être professionnel et s'inscrire dans le monde de la créativité que si l'on œuvre dans le domaine dans lequel on est spécialisé. On ne peut pas être responsable en communication par exemple alors qu'on a été spécialisé en scénographie et vice versa. En plus d'un lieu de rencontre d'artistes œuvrant dans le domaine du théâtre, votre festival semble s'ouvrir sur d'autres disciplines. Le monde des arts est un creuset de métiers et techniques différents qui travaillent dans la complémentarité. Le festival Thé-Arts est un lieu de rencontre, d'abord entre les différents créateurs et artistes et ensuite, c'est un rendez-vous où dialoguent tous les arts. En plus de sire le verbe, le théâtre peut réunir et regrouper l'art de la peinture, le décor, la scénographie, la musique, la danse…Donc Thé-Arts est un jeu de mot qui veut dire tout simplement le théâtre en communication avec les autres arts. La première édition était purement dédiée à la création des jeunes artistes nationaux. La seconde édition est, par contre, une première ouverture, un peu restreinte, sur la création franco-marocaine. Comment s'explique ce choix ? En effet, c'est un choix. La première édition avait été ouverte uniquement aux jeunes créateurs marocains. Nous avons voulu commencer tout doucement. Une première ouverture sur l'étranger, à commencer par la France, un pays avec lequel nous avons beaucoup d'affinité au niveau culturel. Le choix s'explique également au niveau des rencontres qui ont eu lieu entre nous et certains artistes, étrangers ou marocains, rencontrés lors de nos stages, nos formations, des ateliers… Pour les prochaines éditions, nous les voulons plus ouvertes sur l'international tout en conservant bien entendu, la promotion d'abord de nos artistes. Comment se présente le menu de la seconde édition du festival Thé-Arts ? Nous accueillons, en plus des pièces programmées, une installation son et lumières, produite par des artistes français. Le festival désire mettre à la disposition des jeunes désirant suivre une formation théâtrale, en particulier ou artistique en général, le savoir-faire des spécialistes, formateurs, chercheurs et artistes se rattachant au monde de l'art. Nous programmons dans ce sens une table ronde, pour la journée du 10 mai, sur le thème : «La situation des arts de la scène au Maroc, aujourd'hui», et qui sera modérée par le professeur Laïla Belhaj. Nous invitons aussi des troupes de musique du rap, venues de France, entre autres, Basta Paï Paï, Barry… Le festival est un lieu de rencontre, de partage et aussi d'apprentissage et initiation aux métiers des arts, mais aussi… C'est une scène à travers laquelle, nous espérons, du mieux que l'on peut, faire bouger l'art dans notre pays, l'élever et élever les goûts des spectateurs. Nous ne voulons plus attendre pour que l'on fasse pour nous, ce que nous artistes, nous devons faire pour nous-mêmes, pour l'art et la culture dans notre pays. Nous voulons aussi que nos artistes soient plus respectés et plus reconnus dans leur propre pays. Certes, les choses sont en train d'évoluer, mais il faut que nous aussi puissions mettre la main à la pâte. Notre culture regorge de potentiels et de potentialités, n'attendons pas que les autres viennent éclairer ce qui est profondément ancré dans notre mémoire et patrimoine culturel.