Le Festival national des arts populaires entre dans une nouvelle ère. Cet évènement prévu du 11 au 15 juillet ne sera plus dirigé par Mohamed Knidri. Il sera désormais élaboré par la Fondation des festivals. Le Festival national des arts populaires (FNAP) se donne un nouveau souffle. Ce festival, considéré comme étant le premier au Maroc et donc le plus ancien, se tiendra cette année du 11 au 16 juillet sous une formule novatrice. «Nous voulons recentrer ce festival autour de la musique populaire exclusivement marocaine, et donc cet évènement ne sera plus international comme ce fut le cas pendant ces dernières années», déclare Kamal Bensouda, président de la Fondation des festivals de Marrakech lors d'une conférence tenue samedi 19 mai à Marrakech. Plusieurs connaisseurs de l'histoire du FNAP vont se demander pourquoi ce membre du Conseil régional du tourisme de Marrakech (CRT) s'exprime à la place de Mohamed Knidri, celui qui a dirigé ce festival depuis 1999. En fait, la réponse est simple, Mohamed Knidri ne dirige plus cet évènement. Kamal Bensouda le remplace dans cette mission. Cet acteur touristique dit ne pas vouloir s'afficher et que ce qui est intéressant, c'est le festival et non pas les hommes. «Nous n'organisons pas ce festival pour faire du vedettariat, pour s'afficher ou pour que l'on parle de nous, nous le faisons tout simplement parce que ce festival est une affaire nationale et notre but est de le préserver», a-t-il ajouté. Une façon pour lui de couper court à toutes les fausses interprétations. Le festival prépare donc sa 42ème édition sous le signe du renouveau. Désormais, ce n'est plus l'association du Grand Atlas qui va organiser le festival, mais ce sera la Fondation des festivals de Marrakech. Cette structure vient tout juste d'être créée et a pour objectif de chercher le financement pour tous les festivals de la ville. Elle est composée d'un Conseil d'administration qui lui-même regroupe des membres du CRT de Marrakech et bien sûr des membres de l'association du Grand Atlas. La Fondation a quand même gardé un poste pour Mohamed Knidri. Celui-ci n'a pas été réellement écarté du festival puisqu'il est lui aussi membre de ce conseil. L'ancien directeur du FNAP ne s'est pas exprimé sur ce changement puisqu'il était absent lors de la conférence. Le secrétaire général de l'association a assuré l'intérim, il en a profité pour dire un mot en son hommage en précisant qu'il avait le mérite de faire revivre ce festival après une période d'arrêt qui a duré trois ans. La fondation en charge du festival va fonctionner au départ avec un budget de 6 millions et demi de DH. Un financement issu d'un partenariat public-privé. Le sponsoring privé est de l'ordre de 30%, le financement public contribue à hauteur de 20 % ; quant à l'aide des collectivités locales, elle est de 50%. Cette structure fêtera son baptême de feu avec le FNAP dont le budget est, lui, de 3 millions 500.000DH. «Cet évènement se décline en plusieurs parties, en plus des troupes populaires et des troupes traditionnelles, il y aura également des scènes consacrées aux arts pop et musique urbaine de la nouvelle génération, en plus d'expositions et de trois concours», relève Kamal Bensouda. Les troupes traditionnelles au nombre de 19 vont se produire chaque soir au Palais El Badî. Pour la nouvelle génération, représentée à travers un panel de quatorze groupes dont Darga, H Kayne, Mazagan, Inuraz, Fnaire et Haoussa pour ne citer que ceux-là se produiront chaque soir à la place Bab El Ghli. Un colloque sur le patrimoine immatériel et humain sera animé par Mohamed Knidri, les 12 et 13 juillet. Une consolation pour l'ancien directeur du FNAP. Dans son intervention, Kamal Bensouda n'a pas mâché ses mots. En compagnie de Abdelatif Kabbaj, le président du CRT, il a bien précisé que la fondation avait aussi pour but, à travers l'organisation des festivals, d'augmenter les flux d'arrivées de touristes sur Marrakech pendant les périodes de basse saison.