Isselkou Ould Rabani, président du Parti démocrate socialiste mauritanien, vient d'effectuer une visite à Laâyoune. Il affirme adhérer à l'offre marocaine d'autonomie, la seule alternative au conflit artificiel créé autour du Sahara. ALM : Comment trouvez-vous l'offre marocaine d'autonomie ? Isselkou Ould Rabani : On est conscient des aspirations des Etats du Maghreb arabe, et après diagnostic de la situation effectué par le Parti socialiste et démocratique que je dirige, on a décidé de soutenir le projet d'autonomie du Sahara proposé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui offre une réelle alternative au faux conflit créé autour du Sahara. Nous avons besoin de ce projet, parce qu'il permettra l'intégration socio-économique du Maghreb et contribuera au développement durable et viable de cette région importante du Monde arabe. Nous avons fait le déplacement dans les provinces du sud du Royaume parce que nous voulons voir sur le terrain toutes les réalisations qui ont été faites au profit de la population du Sahara, sous la souveraineté marocaine. Nous avons donc pu mesurer l'ampleur des projets réalisés, ce qui nous a poussés à adhérer pleinement à l'offre marocaine, et on va mettre l'ensemble de nos moyens pour défendre cette autonomie, qui garantit le développement du Sahara et sera bénéfique pour l'ensemble des pays du Maghreb arabe. Que pensez-vous des conclusions faites par l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies du Sahara, Peter Van Walsum, au sujet de «l'irréalisme» de l'option indépendantiste du Polisario? Je suis persuadé que la solution réaliste et réalisable, c'est l'autonomie interne, et je crois que l'ère de l'indépendance est une ère révolue à jamais ; aujourd'hui, la place est à l'intégration économique. Je rejoins donc ma voix à celle de M. Van Walsum pour appeler le Polisario à renoncer aux « solutions impossibles » et privilégier le réalisme pour tourner la page d'un conflit qui n'a que trop duré. Que pense le peuple mauritanien de la question du Sahara? Le peuple mauritanien n'acceptera pas la création d'un micro Etat entre lui et le Maroc, nos frontières historiques étant avec le Maroc. Les Mauritaniens se dressent énergiquement contre l'hypothèse farfelue et surréaliste de l'indépendance. La direction du Polisario doit essayer de voir l'autonomie d'un œil positif, et comme une base de discussion, parce que cette autonomie, et seulement cette autonomie, peut contribuer au règlement définitif d'un conflit qui n'a que trop duré. La thèse du séparatisme est une thèse mort-née. Le Polisario doit revenir à la raison. Votre parti est l'un des plus grands en Mauritanie. Comment va-t-il contribuer à l'aboutissement de l'autonomie au Sahara? On essaye de ne pas laisser le terrain vide à ceux qui ont profité du conflit du Sahara pour exister. Notre parti a engagé une campagne importante au niveau de la société civile, et au niveau de l'élite politique et économique mauritanienne, pour dénoncer ce qui peut déstabiliser la région. D'ailleurs pour nous, l'initiative royale est d'un très grand courage, et témoigne de la volonté de mettre fin à ce conflit, et nous sommes à l'avant-garde de la société mauritanienne pour la réalisation du projet d'autonomie.