Le Polisario doit prouver qu'il est un partenaire crédible pour la recherche d'une solution au conflit du Sahara, a affirmé le négociateur marocain en chef, le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa, qui a rappelé le jeu trouble de l'Algérie dans le processus de Manhasset. Les représentants du Polisario doivent, d'abord, se mettre à l'abri de toute hégémonie ou exploitation étrangère, pour être de véritables partenaires dans le processus de recherche d'une solution au conflit. Intervenant lors de l'ouverture lundi du 4ème round de Manhasset, le négociateur marocain en chef, le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa, a mis le doigt sur la racine du mal, en affirmant que le Polisario est sans autonomie de décision, et qu'il le restera tout aussi longtemps qu'il se laissera manipuler par le pouvoir en place à Alger. «Aussi, attendons-nous d'eux (les représentants du Polisario) qu'ils prouvent, concrètement, qu'ils sont un partenaire capable d'assumer ses responsabilités, réaliste dans ses revendications et capable de contribuer à la réalisation de la réconciliation», a précisé le responsable marocain, dans son discours devant l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Peter van Walsum, les représentants du Polisario et les délégations des pays voisins présents en tant qu'observateurs, en l'occurrence la Mauritanie et l'Algérie. «Le chemin vers la solution du conflit demeure d'autant plus ardu que les autres parties ne souhaitent pas le succès de ces négociations, poussant, en revanche, à plus de radicalisme dans le vain espoir d'enterrer l'initiative marocaine», a relevé le chef de la délégation marocaine. Il a appelé à «hisser les négociations à un niveau de sérieux conforme aux attentes de la communauté internationale, permettant de réserver un traitement positif à la proposition marocaine». «La solution réaliste, honorable et équitable pour tous, ne peut se concevoir que dans le cadre de l'autonomie, toute l'autonomie, et rien d'autre que l'autonomie», a tranché le ministre Benmoussa, qui a exhorté, à nouveau, les autres parties, à «saisir cette occasion historique, pour tourner la page du passé». L'offre marocaine d'autonomie, qui bénéficie d'un plébiscite national, majoré d'une adhésion internationale incontestée, a été, faut-il le rappeler encore une fois, à l'origine de l'enclenchement du processus de négociations. Mieux encore, elle a fait bouger les esprits, y compris dans les camps de Tindouf, où des compatriotes séquestrés, en dépit du siège et de la répression systématique qui y règnent, expriment ouvertement leur volonté de retourner à la mère patrie, pour participer, aux côtés de leurs concitoyens, à la poursuite du développement des provinces du Sud, et s'associer plus largement à l'achèvement du processus de démocratisation et de modernisation du Royaume. Or, c'est cette formidable dynamique se renforçant jour après jour qui semble déranger à l'autre bout de la frontière. «Le Royaume du Maroc note avec surprise et étonnement que les autres parties ont fait le choix délibéré de recourir à l'escalade, de menacer de reprendre les armes et d'entreprendre des actes de provocation dans la zone tampon, et ce, en totale violation des résolutions du Conseil de sécurité, et en flagrante contradiction avec l'esprit même des négociations», a fait constater le responsable Benmoussa, qui a réitéré la détermination du Maroc à préserver, par tous les moyens, sa souveraineté sur l'ensemble de son Sahara. La République des Seychelles retire sa reconnaissance de la chimérique RASD La République des Seychelles a choisi un moment et un endroit très symboliques pour annoncer le retrait de sa reconnaissance de la fantomatique RASD. Alors que s'ouvrait le 4ème round de négociations sur le Sahara, à New York, ce pays africain a envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Ban-ki Moon, pour marquer, dans une initiative sans précédent, son désaveu à l'égard de l'entité chimérique. La décision des Seychelles, qui porte à 35 le nombre de pays ayant retiré ou gelé depuis 1995 leur reconnaissance de la pseudo RASD, s'inscrit dans la foulée d'une cascade de retraits et de gels, amorcée depuis quelques années dans un compte à rebours, qui préfigure à terme de la fin de la fantomatique république, mort-née sur le sol algérien, proclamée à l'instigation et avec la bénédiction d'Alger. Depuis seulement 2005, 25 pays avaient retiré ou gelé leur reconnaissance de la RASD. Le fait que ce nouveau retrait soit annoncé depuis New York, qui abrite le siège des Nations unies, la décision de la République des Seychelles adresse un signal fort à la communauté internationale, qui se rend à l'évidence que la supercherie nommée RASD a fait long feu et que sa proclamation n'était qu'une manœuvre d'Alger, aujourd'hui réduite à faire le décompte des pays ayant rompu tout lien avec son rejeton.