Une famille entière de Sahraouis vient de regagner la mère-patrie dimanche. Les huit membres de cette famille ont pu fuir la séquestration, la désolation et l'insécurité pour se rendre au Royaume. L'attrait des thèses polisariennes s'estompe et les camps se vident peu à peu des Marocains qui y sont séquestrés. L'un de ces derniers, Hamdi Ould Sidi Lagouiri, militaire qui servait dans les rangs de l'armée du «Polisario» a regagné la mère-patrie avec sept membres de sa famille. Outre Hamdi Ould Sidi Lagouiri, son épouse, Fatima Attaou Bent Al-Bachir, le frère Sidi Mohamad Ould Sidi Ould Lagouiri (37 ans) et les enfants : Leila (15 ans), Meriem (7 ans), Sidi Mohamed (6 ans), Aicha (3 ans) et Yasser (13 mois) ont pu rejoindre les leurs, dimanche soir, dans la ville de Smara. Les enfants sont arrivés dans un état déplorable. Ils souffraient d'épuisement et de malnutrition et ont été très éprouvés par la vie dans les camps et le long voyage qu'ils ont entrepris pour regagner la mère-patrie. La famille était cantonnée dans le camp d'Aousserd, sur le territoire algérien. Dans les camps de séquestration, selon les déclarations du chef de famille, cité par des sources locales «les enfants sont tombés malades ces derniers temps à cause d'une sous-alimentation. Le manque de médicament, a aggravé davantage leur situation». Selon la même source, «il est de notoriété publique que les denrées alimentaires et les médicaments acheminés aux camps de séquestration par différents organismes et ONG humanitaires, sont détournés par les responsables du Polisario et vendus sur le marché noir à Zouirat en Mauritanie». En somme, la famille a pu quitter le camp d'Aousserd à bord d'une Land-Rover en direction de Zouirat en Mauritanie, de cette localité, ils ont pis une sorte de train que l'on appelle dans la région «El Gareb» à destination de Nouadhibou. Dans la ville de Nouadhibou, ils ont pris attache avec le consulat du Maroc. Celui-ci a aussitôt entamé des démarches pour s'assurer de leur identité et vérifier, avec la collaboration des autorités mauritaniennes, qu'ils ne sont pas des ressortissants de ce pays. Une fois ces démarches accomplies, le consulat de Maroc a pris les dispositions nécessaires pour les acheminer via la ceinture sécuritaire de Bir Guendouz, jusqu'à Dakhla. Ville à partir de laquelle ils ont pu rejoindre leurs proches dans la ville de Smara, leur origine et qu'ils ont quittée en 1975. Selon le père de famille, ils ont rejoint le territoire national «d'abord, pour appuyer le processus marocain d'autonomie. Ensuite pour permettre aux enfants de vivre dans la dignité, leur permettre de poursuivre des études dans un climat de quiétude, de paix et de sécurité». Dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, ajoute ce père de famille «seuls les proches des dirigeants du Polisario peuvent bénéficier de la nourriture et des médicaments qui leur sont offerts en abondance. Pour les autres, ils dépendent généralement des aides qui leur parviennent de leurs proches vivant au Maroc via le territoire mauritanien». Par ailleurs, et dans une déclaration à la MAP, Hamdi Ould Sidi Lagouiri, père de cette famille appartenant à la tribu des Rguibat Ahl Sidi Allal, a affirmé que son retour «intervient en réponse à l'appel royal pour vivre parmi les siens dans la stabilité et la dignité». Il a également assuré que son retour à la mère-patrie est «la meilleure solution alternative à une vie de désespoir et de misère dont souffrent l'ensemble des détenus dans les camps Lahmada à Tindouf».