L'ancien ministre socialiste de l'Education, Claude Allègre, a qualifié de «magouilleur» le premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande. Ce dernier serait le principal responsable du désarroi au sein du parti. L'ancien ministre socialiste de l'Education, Claude Allègre, considère que le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, qu'il qualifie de magouilleur, est le principal responsable des défaites électorales de son parti et du désarroi qui, dit-il, y règne. Pour lui, le premier secrétaire a joué un jeu funeste en laissant se multiplier les candidatures à l'Elysée au PS dans l'espoir qu'on vienne finalement le chercher pour être le champion du parti. «Il est le responsable principal de toute cette pagaille. Il a joué au plus fin avec tout le monde et il a perdu (...) Il pensait que plus le marigot était rempli de crocodiles, plus il avait de chances. Il a foutu un bordel noir», dit-il dans un entretien à Libération. Sur RTL, il a utilisé le terme de «magouilleur» et comparé François Hollande à Guy Mollet, dirigeant socialiste des années 50, champion des luttes d'appareil et honni à gauche pour avoir le premier envoyé des appelés du contingent en Algérie. «Il a mis ce parti par terre, donc je pense qu'il a une responsabilité énorme», a-t-il dit. Le parti a eu le tort de se priver des experts et de ne pas suffisamment travailler sur les dossiers, juge-t-il. Claude Allègre brocarde aussi, comme il l'avait fait durant la campagne présidentielle, Ségolène Royal, qui, selon lui, est dynamique mais n'a pas d'idées. «Elle ne s'intéresse pas aux dossiers, uniquement à sa promotion», dit-il. Il fustige par ailleurs les quadragénaires du PS, rassemblés autour d'Arnaud Montebourg et de Manuel Valls, qu'il nomme dans un livre qui vient de paraître les «jeunes chacals et les jeunes hyènes». «La rénovation du PS, ce n'est pas eux», dit-il à Libération. Pour Claude Allègre, le PS est dans la situation du parti conservateur britannique quand les travaillistes ont pris le pouvoir en 1997 : «La rénovation prendra 10 ou 15 ans». L'ancien ministre annonce qu'il ne reprendra pas sa carte du PS en janvier, après 34 ans de militantisme. Dans Libération, il dit être « séduit » par Nicolas Sarkozy et n'exclut pas de profiter de l'ouverture : «L'avenir n'est écrit nulle part». Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande, lui a répondu, sur le plateau de LCI. «Claude Allègre, c'est du passé, ce qu'il faut c'est travailler sur l'avenir. C'est un sport assez pratiqué en ce moment qui consiste à désigner le premier secrétaire, ça évite à beaucoup de se poser des questions pour savoir exactement ce qui s'est passé», a-t-il dit. François Hollande dit qu'il quittera la direction du PS en 2008 lors du prochain congrès, mais a réaffirmé cette semaine qu'il ne renonçait pas à « peser » sur la vie politique.