Près d'une cinquantaine d'intégristes et huit soldats ont trouvé la mort dans l'assaut lancé mardi contre la Mosquée rouge d' Islamabad. Peu avant l'aube, les forces armées pakistanaises ont donné l'assaut contre la Mosquée rouge d'Islamabad, tuant près de cinquante islamistes radicaux. Selon le général Waheed Arshad, porte-parole de l'armée, huit soldats ont également été tués et 29 autres blessés. Mais ce bilan reste provisoire. «Les combats sont intenses», a déclaré le porte-parole militaire. Les combats se poursuivent toujours dans l'enceinte de la Mosquée où les islamistes retranchés opposent toujours une forte résistance. D'autre part, le général Ashad a fait savoir qu'il reste à «nettoyer» des poches de résistance à l'intérieur de la médersa où des centaines de femmes et d'enfants sont pris en otages. Il a reconnu lors des premières heures de l'assaut que «Notre progression est freinée parce qu'ils utilisent les femmes et les enfants comme boucliers humains. La zone est truffée de mines, et nous devons faire face à une forte résistance». Soulignons que cette opération a débuté suite à l'échec d'une tentative de négociations menée par des ouléma qui cherchaient à obtenir l'évacuation des blessés ainsi que des femmes et des enfants. Le chef de file des insurgés, Abdul Rashid Ghazi, avait réaffirmé sa volonté de mourir en «martyr» plutôt que de se rendre. Dans un communiqué publié dans les journaux pakistanais, le chef religieux espérait en fait que la mort de ses fidèles déclenche une révolution dans le pays. Pour l'instant, l'armée pakistanaise avoue n'avoir aucune information à son sujet. Cela dit, un haut responsable de sécurité a indiqué que Abdul Rashid Ghazi aurait été capturé. Par ailleurs, grâce aux forces de sécurité, 30 enfants ainsi que 24 femmes ont réussi à sortir indemnes. Mais aucune précision n'a encore été donnée concernant le nombre de personnes toujours retranchées à l'intérieur. Quelque 1200 étudiants ont quitté le complexe religieux au début des combats, mais le nombre des redditions a nettement diminué depuis. Pour rappel, plusieurs centaines de soldats avaient encerclé le complexe de la Mosquée rouge où les affrontements entre étudiants islamistes radicaux et forces de sécurité avaient débuté mardi 3 juillet. Derrière les barbelés dressés par les forces de sécurité, autour de la Mosquée, de nombreuses familles pakistanaises attendent dans l'angoisse. La plupart ont exprimé leur colère à l'égard du gouvernement pakistanais.