Réhabilitation de la mine de Kettara, promouvoir l'astronomie au Royaume… Autant de projets élaborés par des MRE ayant répondu présents à la 1ère rencontre internationale des compétences marocaines à l'étranger. Vendredi 25 mai, centre des conférences et des expositions de l'Office des changes à Casablanca. Les Marocains du monde se sont donné rendez-vous pour la cause nationale. Ils sont venus de France, des Etats-Unis, de Belgique, de Doubaï, de la Chine, d'Espagne, du Canada, des Pays-Bas… Au total, 200 MRE ont répondu présents à cette première rencontre internationale des compétences marocaines à l'étranger. Animés par la volonté de participer d'une manière concrète au développement de leur pays d'origine, chacun dans son domaine d'action, ils sont venus avec des idées et des projets ambitieux pour partager leurs expériences dans le cadre de l'initiative gouvernementale de FINCOME (Forum international des compétences marocaines à l'étranger). Pour faire profiter son pays de son savoir-faire, Mostafa Benzaazoua, éminent professeur-chercheur en géosciences et environnement au Québec, a mis en place un projet de réhabilitation de la mine Kettara, située à 40 km de la ville de Marrakech, dont les déchets menacent ses habitants. «Ce site minier a été fermé depuis les années 80 et il n'a pas été assaini depuis. Les déchets toxiques sont parsemés dans le village de Kettara et menacent la santé de ses 2000 habitants. Ces déchets d'exploitation ont des effets négatifs sur l'eau de surface et souterraine», explique ce spécialiste en gestion des rejets miniers. Et d'ajouter : «En collaboration avec un professeur-chercheur à l'Université Cadi Ayyad à Marrakech, j'ai élaboré une étude pour la réhabilitation de ce site minier. L'étude scientifique est achevée. Nous souhaitons, dans le cadre du FINCOME, proposer ce projet au ministère de l'Energie et des Mines, ainsi qu'au ministère de l'Environnement». Selon ce professeur-chercheur, originaire d'Oujda, une étape pilote devrait être entreprise dans ce sens. Elle consiste à réhabiliter une partie de la mine, avant de généraliser l'opération. Venue de France, et plus précisément de Nice, Meriem Chadid, première femme astronome à fouler le sol de l'Antarctique, ambitionne, quant à elle, de promouvoir et de développer l'astronomie au Royaume. «Des clubs d'amateurs d'astronomie pullulent depuis quelques années au Maroc. Ceci traduit un besoin énorme pour cette discipline. Cependant, l'astronomie n'est pas enseignée dans les universités nationales. C'est la raison pour laquelle je suis partie en France. Aujourd'hui, je reviens dans mon pays natal pour y développer cette discipline», lance-t-elle avec détermination. Celle qui a planté avec fierté le drapeau marocain sur le Continent de glace table beaucoup sur le programme du FINCOME pour concrétiser son rêve. A Mme Chadid s'ajoute Mokhtar Ghambou, professeur des études post-coloniales à l'Université américaine de Yale et président d'AMI (American Moroccan Institute). Ce jeune MRE milite, dans le cadre de cette organisation, pour la promotion des relations académiques et culturelles entre les Etats-Unis et le Maroc. Les Marocains de confession juive ont également pris part à cette manifestation. «A travers notre association, nous voulons promouvoir les valeurs du patrimoine culturel juif marocain à l'étranger», souligne Sami Kaspi, président de l'association «Stichting Maimon» pour la sauvegarde du patrimoine culturel judéo-marocain aux Pays-Bas. D'autres compétences marocaines qui ont gravé leurs noms dans l'histoire comme Kamal Oudrhiri, ingénieur en télécommunications à la NASA, ont tenu à être présents à la rencontre. Leur objectif commun: baliser le chemin et poser les jalons d'une implication effective de la diaspora marocaine aux grands chantiers de la nation.