Ittihad de Tanger (IRT): Les sections football, basket, beach soccer à l'honneur    Maroc : Décès du général de Brigade Youssef Oulad Alla    Accord final entre le Raja Casablanca et le Tunisien Lassad Chabbi    Grâce à des informations de la DGST, 7 terroristes arrêtés en Espagne    Interview avec Jihad Jekki : « La cuisine marocaine cartonne, mais le chef marocain reste peu valorisé »    Cinéma Marocain : Un chiffre d'affaires de 127 Millions de Dirhams en 2024    Tebboune menace le Maroc, mais le Royaume du Maroc reste plus fort et prêt à tout moment    Japon: OpenAI lance « Deep Research », un outil de recherche avancée pour ChatGPT    Une perte douloureuse au sein des Forces Armées Royales... Le Commandant de la garnison militaire de Smara est décédé    Droits de douane américains: Chute des actions des constructeurs automobiles asiatiques    Le sénateur américain Joe Wilson appelle à l'arrêt de l'aide américaine et à l'imposition de sanctions contre la Tunisie    Marché du travail : L'emploi salarial touche près de 6 actifs occupés sur 10    Hydrogène vert : H2 Global Energy finalise l'étude préliminaire de son projet au Maroc    La Lazio annonce l'arrivée de Reda Belahyane    Marrakech : Arrestation d'un criminel français sous mandat d'arrêt international    Températures prévues pour le mardi 4 février 2025    Morocco's tourism receipts reach record 112 billion dirhams in 2024    Maroc : Un record de 112 MMDH de recettes touristiques en 2024    Ghali Kettani : "Il y a un engouement de plus en plus fort chez les marques marocaines"    CV, c'est vous ! EP – 81. Youssef Ait Seghir, consultant financier par passion    Défense du patrimoine culturel et «nationalisme»    Maroc : 5 romans de Rachid Benzine regroupés dans un coffret    Pari d'une grève à double tranchant    Fenerbahçe : La réaction humoristique de José Mourinho suite à l'expulsion de En-Nesyri    Algérie : Dans un entretien au quotidien français L'Opinion, Tebboune démasque son régime    Automobile : Des entreprises japonaises en prospection au Maroc    Décès du journaliste marocain Ayoub Errimi à Londres    Interview avec Ali Moussa Iye : «Mes ancêtres ont pensé un système holistique de droit et de philosophie»    Décès de Soufiane El Bahri, administrateur de la page non-officielle du roi Mohammed VI    Morocco : Post-vacation measles measures not enough    Impériales 2025 : Al Barid Bank remporte 3 trophées à l'événement    Transfert : Adam Aznou prêté à Valladolid    Rougeole, campagne agricole... au menu du prochain Conseil de gouvernement    Le taux de chômage au Maroc atteint 13,3 % en 2024, avec une hausse notable des inégalités    Edito. Protéger l'innocence    Les prévisions du lundi 3 février    Football : Adidas dévoile le ballon officiel de la Coupe du monde des clubs 2025    CAN Maroc 2025. Le calendrier des rencontres    Les origines marocaines du président du Sénat brésilien    Bourse. Adil Douiri : "Faire son IPO, c'est comme passer en 1re division !"    495 Marocains bientôt renvoyés des Etats-Unis    Ethiopie. Abiy Ahmed président du Parti de la prospérité    L'ESPAGNE RENFORCE SON DIALOGUE CULTUREL AVEC LE MAROC    Mémoires d'un nationaliste marocain sauvés de l'oubli    Tebboune : «The Sahrawis are asking for weapons, but we are not giving them»    Football : La semaine folle de Osame Sahraoui avec le LOSC    Washington annonce la suspension de son aide à l'Afrique du Sud et exige une enquête sur les violations des droits humains    Le journaliste Ayoub Errimi n'est plus, le monde médiatique en deuil    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ali Tizilkad, l'enfance réinventée
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 22 - 03 - 2007

En fait de livre, Ali Tizilkad a su attendre. Rodé par tant d'années de journalisme, ce parfait bilingue signe, à l'âge de cinquante-six ans, un excellent premier récit : «La Colline de papier».
L'enfance d'Ali Tizilkad n'a pas pris de rides, il a su la mettre, avec le soin que l'on prend pour cacher un objet cher, à l'abri de toutes les vicissitudes. Du haut de ses cinquante-six ans, il la restitue, dans son premier et néanmoins excellent récit «La Colline de papier», avec la précision du journaliste (l'historien de l'instant) et la patine de l'orfèvre qui moule de l'or pour nous fabriquer des motifs séduisants. Dangereusement séduisants. «La Colline de papier» n'est pas un «jeu d'enfant». S'agissant du titre, considéré comme la clef de voûte de toute entreprise littéraire, l'auteur cultive le mystère. S'agit-il d'une colline de «papier» ; autrement dit, d'un pur produit de la fiction ? Loin de là, «La Colline de papier », le théâtre où se déroule d'ailleurs le principal du récit, est le lieu où l'auteur-narrateur a bel et bien vécu son enfance. Si on traduit ce titre du français en amazigh, voilà ce que cela donne : «Tizilkadh». Le nom, ou le surnom de l'auteur, Ali Tizilkad, se confond à s'y méprendre avec le lieu de son enfance, situé dans la région de Jérada. Le titre cristallise à lui seul le sens, voire l'essence, de toute l'œuvre. Au-delà des noms, dont le choix n'est point arbitraire, c'est une partie de l'histoire de cette colline qui se confond avec une tranche de vie de l'auteur : cette histoire se déroule entre 1953 et 1961. «De toute ma vie à Tizilkadh, je n'ai gardé finalement que de bons souvenirs», déclare le narrateur dans un récit à plusieurs voix (polyphonique). Il y a le «je » autobiographique, partie prenante de l'histoire; il y a aussi le «je/jeu» de la narration ; et il y a finalement le «je» de l'auteur qui, cinquante six ans plus tard, revient sur sa terre natale pour nous livrer, avec le recul nécessaire, le fruit d'une histoire, certes personnelle, mais qui ne laisse pas indifférent. Le «je» s'avère un enjeu commun, ou pour reprendre une expression rimbaldienne (Arthur Rimbaud), «le je est un autre». L'œuvre d'Ali Tizilkad ne relève pas de ce que l'on peut appeler «l'écriture intérieure» ; si elle est dictée à l'origine par un besoin d'expression, son souci principal reste celui du partage. Or, que peut-on partager avec l'auteur de cette œuvre ? C'est le parcours d'un enfant qui, en dépit de l'inhospitalité de son lieu natal, a réussi à forcer la main du destin pour remonter la pente, à l'image d'un Sisyphe.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ce premier récit s'achève sur un happy-end : l'enfant finit par décrocher son CEP (Certificat d'études primaires). C'est la volonté de l'enfant qui finit par avoir raison de tout, y compris des pierres des minerais de Jérada, pour rester dans la sphère, ou l'atmosphère, du récit. Un récit vivace, voire théâtralisé ; il montre, il se prête non seulement à lire, mais aussi et surtout à voir, quitte à être adapté facilement au cinéma. Avec un style limpide, mais décapant, l'auteur nous restitue le «film» d'événements qui nous édifient sur une partie de l'histoire de l'Oriental, soit les années cinquante et soixante du siècle précédent. On y découvre la complexité, voire le côté tragique, des rapports tribaux; ajouter à cela la vie des miniers, avec son lot de «vexantes brimades» distribuées par les «hordes de chefaillons», le phénomène de la promiscuité… Une cruauté que l'auteur a su édulcorer en restituant la chaleur et la tendresse des premières et donc des plus belles années de la vie : l'enfance.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.