Les termes de référence présentés par l'ONE pour le projet de Cap Ghir ont été jugés insuffisants en de nombreux points par les experts de l'Université Ibn Zohr d'Agadir. Du nouveau dans le feuilleton de Cap Ghir. Après avoir été saisi début mars 2007 officiellement par la wilaya d'Agadir Souss Massa Drâa et le Conseil prefectoral, l'Université d'Ibn Zohr a rendu son verdict. Les experts qui ont parcouru le document des termes de références présentés par l'ONE ont jugé les informations insuffisantes sur de nombreux points. «Ces remarques ne constituent pas un avis sur le projet lui-même mais sur les termes de référence de l'étude d'impact sur l'environnement relative au projet !», s'empresse de préciser les universitaires. N'empêche, les remarques émanant d'enseignants-chercheurs couvrant différents domaines (biologie, écologie animale et végétale, sciences de la mer, etc) sonnent comme une victoire de la part des partisans du transfert du projet vers un autre site. Les scientifiques exhortent notamment l'ONE de tenir compte de la situation actuelle mais aussi des projets futurs dans le site. «La zone concernée par le projet fait partie de la réserve de biosphère de l'arganeraie. Elle est aussi située au voisinage des sites d'Intérêt Biologique et Ecologique», détaillent les experts. Et de rappeler l'importance écologique du lieu devant accueillir la centrale thermique de l'ONE: «le site de Cap Ghir est un haut lieu de botanique pour le Maroc : nombreuses espèces endémiques, flore riche en éléments macaronésiens, écosystèmes à arganier directement en bord de mer». Même remarque pour le site de Tamri connu pour abriter les dernières colonies d'Ibis Chauve le long des falaises côtières de nidification et des zones d'alimentation. Pour les experts, les termes de référence doivent aussi insister sur la protection du milieu marin local, connu pour être l'objet du phénomène d'up-willing (remontée d'eaux profondes) responsable de la richesse de ce milieu. Et d'insister pour plus de précisions à ce niveau dans les termes de référence, lesquels doivent mentionner la qualité et la quantité des rejets (gazeux, liquides, solides), indispensables pour déterminer l'impact de la centrale sur les ressources halieutiques. Les universitaires d'Ibn Zohr s'inquiètent aussi du sort des nombreux villages de pêcheurs en exigeant de l'étude de mettre d'avantage l'accent sur le respect du paysage de cette zone. Bien que couvrant tous les domaines susceptibles d'être sujets d'impacts fait, les termes de référence pèchent aux yeux des enseignants –chercheurs sur de nombreux points. Les insuffisances portent notamment sur l'impact des lignes à haute tension, sur le projet touristique de Taghazout, les risques et dangers liés aux stockage, et, entre autres, d'un plan de mesure d'urgence afin de réagir convenablement en cas d'accident. Fort de l'avis de l'université Ibn Zohr, lequel avis demande des clarifications et des compléments d'informations, non contenus dans les termes de référence, les élus d'Agadir veulent barrer la route au projet. «L'université saisie a dit que les termes de référence étaient insuffisants. Sachant qu'une étude d'impacts prendra au moins six mois, nous pensons qu'il est préférable de transférer le projet à Sidi Ifini. C'est la proposition que nous allons faire à l'ONE», déclare un élu local qui suit le dossier de près. Décidément, la Centrale de Cap Ghir a encore des obstacles à aplanir.