Des producteurs de fraise espagnols vont recruter près de 3000 travailleurs saisonniers marocains pour la cueillette de ce fruit. La sélection de la main-d'œuvre a été entamée lundi dernier à Mohammédia. La main-d'œuvre marocaine est fortement sollicitée en Espagne. Une opération de recrutement de travailleurs saisonniers pour la traditionnelle récolte des fraises bat actuellement son plein. Les producteurs de la région de Huelva, en Andalousie, ont en effet entamé le processus de sélection d'environ 3000 agricultrices marocaines pour la campagne de cette année (qui commencera en principe à partir du mois de février). L'opération de sélection, qui se fait en coordination avec l'ANAPEC (Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences), a commencé lundi dernier à Mohammédia. Les responsables de Freshuelva (Association des producteurs et exportateurs de la fraise), qui se sont rendus au Maroc pour superviser le processus de sélection, devraient choisir parmi plus de 15.000 candidates venues de l'ensemble des régions du Maroc. Selon Hafid Kamal, directeur général de l'ANAPEC, «la priorité sera donnée aux femmes mariées et mères. Cette opération est en effet destinée aux catégories qui sont le plus dans le besoin». L'opération de sélection devra être suivie de l'octroi de visas et d'autorisations de travail temporaires pour les saisonniers marocains. Les personnes sélectionnées bénéficieront de contrats d'une durée de trois à six mois, au bout desquels elles pourront «ramener l'équivalent d'un revenu annuel», soutient M. Kamal. Les agricultrices qui feront le déplacement en Espagne recevront en effet 34 euros par jour. Elles seront, par ailleurs, logées et transportées gratuitement. Il est à rappeler que le recours à la main-d'œuvre marocaine s'est imposé face à la difficulté d'embaucher des travailleurs roumains, dont le pays vient de rejoindre l'Union européenne (UE) au début de cette année. Les producteurs de la fraise de Huelva avaient, en effet, exprimé leur inquiétude devant les entraves administratives rencontrées par les travailleurs roumains pour venir à Huelva, l'une des plus importantes régions de production de la fraise. Et c'est pour faire face à ce manque de main-d'œuvre qu'ils ont décidé de faire appel aux ouvriers marocains. L'opération encadrée par un accord de partenariat liant le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle aux autorités andalouses (mairie de Cartaya) pour le recrutement de la main-d'œuvre saisonnière marocaine. Cet accord entre dans le cadre du projet ANEAS, qui a pour objectif de régulariser le flux migratoire. «Il est vrai que les Espagnols se sont pris en retard. J'espère cependant que nous arriverons à instaurer un partenariat durable en matière de recrutement de travailleurs saisonniers marocains dans le cadre de notre accord avec la mairie de Cartaya», précise le directeur général de l'ANAPEC. Régulariser les flux migratoires Le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle avait signé, en septembre dernier, un accord de partenariat avec la mairie de Cartaya dans le cadre du projet ANEAS, qui a pour objectif de régulariser le flux migratoire. Cet accord porte sur le recrutement de travailleurs saisonniers marocains pour la traditionnelle récolte des fraises à Cartaya, en Andalousie. Les sélectionnés bénéficieront de contrats d'une durée de trois mois. Cet accord avait insisté sur un point essentiel, celui de l'organisation des flux migratoires. Il avait par ailleurs, prévu de confier l'organisation de la présélection de la main-d'œuvre à l'ANAPEC. L'objectif de cet accord est de doubler les effectifs de travailleurs saisonniers marocains en Espagne. Pour atteindre cet objectif, un grand hic se pose cependant. Il s'agit d'organiser le retour de la main-d'œuvre après la fin du contrat. Le Maroc serait actuellement à la recherche de pistes dans ce sens.