Pour la prochaine saison de cueillette des fraises et des oranges, l'Espagne recrute 12.000 ouvrières marocaines. La sélection démarre le jeudi 6 décembre 2007. C'est à partir de jeudi 6 décembre que la sélection des 12.000 ouvrières marocaines qui iront travailler en Espagne va commencer. Les représentants des associations professionnelles espagnoles seront présents dans les trois sites de sélection (Fès, Mohammédia et Agadir ) pour choisir celles qui iront cueillir des fraises et des oranges dans la région Andalouse. Avec l'intermédiation de l'Agen-ce nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), cette opération n'est néanmoins pas la première du genre. «La particularité de cette opération réside dans le nombre des ouvrières qui iront l'année prochaine travailler à Huelva», précise Hafid Kamal, directeur général de l'ANAPEC. Pour la sélection de ces ouvrières, trois critères ont été fixés par les employeurs et l'Agence. A prime abord, il y a la prédominance rurale de l'origine des candidates. Ainsi, la préfecture Casablanca-Anfa a été rayée de la liste des zones concernées par cette opération. Le deuxième critère concerne le niveau de pauvreté des ouvrières, en ce sens que plus pauvres seront les candidates, plus elles auront de chances d'être retenues. Enfin, il y a le taux de retour. «Pour ce dernier point, nous avons remarqué cette année que le taux de retour a été de plus de 90 % alors qu'au cours de ces dernières années, ce taux a été quasi-nul. Une candidate qui a déjà participé à de telles opérations a donc plus de chances d'être retenue lors de cette sélection. Et bien évidemment, l'ouvrière doit être mariée avec enfants à charge», ajoute le directeur général de l'ANAPEC. Cette mission de trois à six mois dans les champs agricoles espagnols devrait commencer au mois de février prochain et prendre fin en juin 2008. Pour une rémunération de 33 euros par jour, ces ouvrières travailleront six heures et demie par jour. Elles auront droit à un seul jour de repos par semaine et à une couverture maladie ainsi qu'à la gratuité du logement durant cette opération. L'employeur payera également les frais d'aller-retour Tanger-Andalousie. «Avec ce travail saisonnier, les ouvrières arrivent à assurer un revenu annuel de 30.000 à 40.000 dirhams. Avec cette somme, certaines ont pu se lancer dans de microprojets leur permettant ainsi de dégager des bénéfices. Ce genre d'opération est cité désormais comme un modèle d'émigration circulaire», note Hafid Kamal. En effet, le Maroc et l'Espagne avaient signé, en 2003, un accord d'organisation de l'immigration vers l'Espagne de la main-d'œuvre marocaine. Selon cet accord, les deux gouvernements se sont engagés à consolider la coopération dans les domaines de l'emploi et de la formation à travers, notamment, l'appui aux structures d'intermédiation sur le marché du travail, le développement des initiatives locales d'emploi et l'exécution des programmes de l'emploi et de la formation. À moins de trois mois du début de la saison de cueillette des fraises et autres fruits, les professionnels espagnols sont sur les lieux. A Fès, Mohammédia et Agadir, et pour la sélection de ces 12.000 ouvrières marocaines, les agences de l'ANAPEC doivent s'attendre à une ruée de candidates pour la sélection de ces 12.000 ouvrières marocaines.
Un acte de charité ? L'opération de recrutement d'ouvrières au Maroc répond à un besoin vital pour l'agriculture espagnole qui souffre à la fois du manque et de la cherté de la main d'œuvre dans ce domaine. Cette opération d'immigration organisée sert donc les intérêts à la fois du Maroc et de l'Espagne et ce contrairement à ce qu'a affirmé dernièrement un responsable consulaire espagnol au Nord qui l'a présentée comme un acte de charité de Madrid à l'égard des Marocains.