Une marche nationale contre la cherté de la vie s'est déroulée dimanche à Rabat. Les participants ont invité le gouvernement à préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Quelque 15.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé dimanche à Rabat à une marche pour dénoncer la cherté de la vie et réclamer un meilleur pouvoir d'achat. Organisée à l'initiative de partis et de syndicats de gauche ainsi que d'ONG des droits de l'Homme et de la société civile, cette manifestation, qui s'est déroulée dans le calme, a été ponctuée de slogans réclamant, entre autres, une augmentation des salaires et la diminution des prix de certains produits, dont l'eau et l'électricité. Dans une déclaration à ALM, Abdesslam Chaouch, membre du secrétariat national du Parti de l'avant-garde démocratique socialiste (PADS), a indiqué que cette manifestation pour un meilleur pouvoir d'achat «est un succès» et son organisation «a été exemplaire». «La gauche militante a gagné son pari et je suis très satisfait car les opportunistes qui se cachent derrière les slogans islamistes n'ont pas pris part à cette manifestation, qui s'est déroulée dans l'ordre». Le coordonnateur du comité de lutte contre la cherté de la vie, Abdeslam Adib, a, de son côté, expliqué que l'organisation de cette marche fait suite à plusieurs manifestations locales de protestation dans certaines villes, à l'issue desquelles 73 comités de coordination ont été mis en place. Il a critiqué la politique gouvernementale, économique et sociale qui a donné lieu, selon lui, «à un déficit social». Il a, dans le même ordre d'idées, invité le gouvernement à «réexaminer les augmentations des prix intervenues récemment, revoir à la hausse le Smig et renoncer à la privatisation». «Cette manifestation nous a permis de défendre les droits économiques et sociaux des citoyens, notamment leur pouvoir d'achat», a précisé Abdellah Ben Abdeslam, l'un des responsables de l'AMDH (Association marocaine des droits de l'Homme). «Nous avons dénoncé la politique gouvernementale en matière sociale. Il faut réviser à la baisse les prix et augmenter les salaires», a martelé Mohamed Sassi, secrétaire général adjoint du Parti socialiste unifié. Mardi dernier, le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, Rachid Talbi El Alami, avait indiqué que les prix fixés par l'Etat pour certaines denrées n'ont pas connu de changement et que l'effort sera centré désormais sur le contrôle des prix. Pour sa part, Nabil Benabdallah, membre du bureau politique du PPS, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a fait remarquer que les partis politiques de la majorité «n'ont pas participé à cette marche». Ces formations politiques, a-t-il dit en substance, oeuvrent au sein du gouvernement à développer une politique qui vise à améliorer concrètement le pouvoir d'achat et les conditions sociales des citoyens et qu'elles ne voyaient donc pas la nécessité ou la raison de cette marche». La marche de dimanche est le point d'orgue de plusieurs sit-in et de marches organisés depuis au moins trois mois à travers le Maroc pour dire : «Halte à la hausse des prix !» Cette marche a été organisée à l'appel du Parti socialiste unifié (PSU), du PADS, d'Annahj Addimocrati, du Congrès national ittihdadi (CNI)), du Parti socialiste marocains (PSM) ainsi que de certaines organisations syndicales (CDT, UMT, ODT) et d'ONG des droits de l'Homme (AMDH et CMDH).