Le Maroc s'emploie à établir une liaison aérienne directe avec l'Inde afin de favoriser l'essor des échanges entre les deux pays, tant sur le plan économique que touristique. Des pourparlers sont en cours avec des compagnies marocaines et indiennes, a indiqué Mohamed Maliki, ambassadeur du Maroc en Inde. Le Maroc suscite un intérêt grandissant parmi les voyageurs indiens comme en témoigne la progression spectaculaire des arrivées. Plus de 40 000 Indiens ont visité le royaume en 2024, soit une hausse de 43 % en un an et une augmentation de 150 % par rapport à 2019. L'introduction du visa électronique, largement saluée par les professionnels du secteur, a contribué à cet essor. «Le Maroc attire de plus en plus de touristes indiens et l'e-visa a été un tournant décisif», a affirmé M. Maliki en marge du salon OTM à Mumbai. Cette progression s'inscrit dans un contexte plus large où le Maroc s'est hissé en 2024 au premier rang des destinations touristiques africaines, devançant l'Egypte. Des échanges économiques en plein essor Au-delà du tourisme, Rabat entend approfondir ses relations commerciales avec New Delhi. Déjà l'un des principaux fournisseurs de fertilisants phosphatés de l'Inde, le Maroc attire désormais des investissements industriels d'envergure. En septembre 2024, Tata Advanced Systems a annoncé la création d'une usine au Maroc destinée à la fabrication de véhicules blindés à roues, illustrant le resserrement des liens dans le domaine de l'armement. Par ailleurs, le Maroc cherche à élargir son offre à l'exportation vers l'Inde, notamment en matière agroalimentaire, avec un intérêt marqué pour les fruits marocains. Le commerce bilatéral a atteint 2,4 milliards de dollars sur l'exercice 2023-2024, porté par une hausse significative des ventes indiennes. Un pôle d'attraction pour les investisseurs étrangers Membre de l'initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie, le Maroc bénéficie d'une situation géographique privilégiée et d'accords de libre-échange avec l'Europe, ce qui renforce son rôle de plaque tournante des échanges. Pékin accroît son implantation dans le pays, notamment à travers la production de batteries pour véhicules électriques, mais Rabat veille à préserver un équilibre dans ses relations extérieures. «Le renforcement de nos liens avec la Chine et l'Inde ne se fait pas au détriment d'un autre partenaire. Nous avons plusieurs alliés, et l'Inde demeure une priorité», a souligné Mohamed Maliki, réaffirmant la place centrale de New Delhi dans la politique étrangère du Maroc.