Pour maintenir la pression sur le gouvernement, le comité de suivi des coordinations de dénonciation de la hausse des prix a décidé d'organiser une deuxième marche nationale le 25 mars à Casablanca. «Les résultats obtenus jusqu'à aujourd'hui sont faibles et insuffisants». C'est par ses termes que Amine Abdelhamid, président de l'AMDH (Association marocaine des droits humains) a qualifié, dans une déclaration à ALM, l'impact de la série des sit-in et de la première marche nationale de protestation contre la cherté de la vie organisée en décembre 2006. Pour maintenir la pression sur le gouvernement, le comité de suivi des coordinations de dénonciation de la hausse des prix, dont l'AMDH est membre, a décidé de poursuivre son mouvement de protestation et de dénonciation de la cherté de la vie. Ainsi, une deuxième marche nationale sera organisée le 25 mars à Casablanca sous le slogan "Non à la destruction du pouvoir d'achat et des services". Cette marche, préparée depuis plusieurs semaines, prendra le départ à 10 h du matin de la place Annasr, en passant par Boulevard Lalla Yacout pour arriver au rond-point «la Rotonde». Puisque la première marche nationale n'a pas eu le succès escompté, quel est l'intérêt d'une deuxième? Cela aurait-il un effet dissuasif sur les responsables gouvernementaux ? «Notre but est de maintenir la pression sur le gouvernement pour qu'il assume ses responsabilités et prenne en considération d'une manière sérieuse le problème de l'augmentation du coût de la vie, qui se produit à un moment où les salaires et les revenus stagnent», souligne M. Abdelhamid. Et d'ajouter : «La marche est un moyen efficace de dissuasion et peut avoir un pouvoir de pression important sur les autorités. Sa réussite dépend du processus d'organisation, du nombre de participants et des mots d'ordre scandés. L'effet d'une marche à laquelle prennent part 100.000 personnes sera certainement considérable». Considérée comme une violation du droit à la vie dans la dignité, la hausse des prix et des services a suscité l'indignation de plusieurs ONGs oeuvrant dans le domaine des droits de l'Homme comme l'AMDH. Des partis politiques, comme le PSU (Parti socialiste unifié), le PADS (Parti d'avant-garde démocratique socialiste) et Ennahj Dimocrati, des organisations syndicales (UMT, Union marocaine du travail) ainsi que des ONGs féminines ont dénoncé cette situation. D'ailleurs, l'appel à l'organisation d'une deuxième marche a été lancé par ces institutions. De son côté, le coordonnateur du comité de lutte contre la cherté de la vie, Abdeslam Adib, a tenu à souligner que l'organisation de cette marche fait suite à plusieurs manifestations locales de protestation dans plusieurs villes, à l'issue desquelles près de 80 comités de coordination ont été mis en place. Il a critiqué la politique gouvernementale, économique et sociale qui a, selon lui, contribué à «l'aggravation de l'écart social». «Chômage, pauvreté, cherté de la vie….sont tous des facteurs qui favorisent l'émergence de groupes terroristes au Maroc. C'est pourquoi, il faut éradiquer le mal à la racine», souligne-t-il. Ainsi, les manifestants revendiquent l'augmentation des salaires, la diminution des prix des produits de première nécessité, l'allégement du fardeau des impôts, l'emploi pour les chômeurs et l'amélioration des services publics.