Les autorités égyptiennes ont annoncé le démantèlement d'un groupe terroriste international composé d'Egyptiens et d'étrangers dont deux Belges d'origine marocaine. La cellule aurait recruté des combattants pour l'Irak. L'Egypte serait-elle une plaque tournante pour le "Jihad" en Irak ? Le récent démantèlement d'un vaste réseau terroriste international au pays des Pharaons confirme cette thèse. Il s'agit, d'après les autorités égyptiennes, d'une cellule internationale comprenant neuf Français, deux Belges, un Américain, ainsi que des Egyptiens, des Syriens et des Tunisiens. Les identités de ces individus n'ont pas été divulguées. Et selon Bruno Jans, porte-parole du ministère des Affaires étrangères belge, les deux Belges, qui sont d'origine marocaine, ont été interpellés dans la nuit du 13 au 14 novembre. Nés en 1978 et 1984, les deux suspects ne faisaient pas l'objet d'une quelconque enquête judiciaire en Belgique, a-t-il précisé dans une déclaration aux médias belges. D'après les autorités égyptiennes, les membres de la cellule démantelée n'auraient pas tous été arrêtés. Ils cherchaient à recruter d'autres personnes pour les inciter au « Jihad » en Irak. Résidant en Egypte sous le couvert d'études arabes et islamiques, les suspects se servaient du sol égyptien comme base. «Il a été trouvé en (leur) possession des papiers et documents relatifs à leur organisation, qui confirment l'existence de liens avec des organisations terroristes à l'extérieur», a affirmé un communiqué du ministère égyptien de l'Intérieur. Les autorités égyptiennes repèrent périodiquement des étrangers occidentaux, arabes ou asiatiques jugés favorables à l'islam radical et les somment de quitter sans délai l'Egypte. Quatre Français présentant un tel profil islamiste ont ainsi été priés de partir sans appel, mais sans ordre formel d'expulsion, en juillet 2005. Safe Bourrada, chef d'une cellule d'islamistes algériens, démantelée en septembre 2005, avait séjourné six mois au Caire l'année précédente, après avoir purgé une peine de prison en France pour des attentats terroristes. Pour un expert de la sécurité, «il est indéniable que l'Egypte, située entre l'Europe et le Moyen-Orient, les attire». De plus, un Européen peut obtenir un visa à son arrivée à l'aéroport. Selon un rapport des services de sécurité français révélé en novembre par le magazine «L'Express», de plus en plus de jeunes musulmans français partent suivre des études coraniques dans des pays très islamisés comme l'Egypte, avec le risque d'être entraînés dans une spirale terroriste. Certains vont à l'université islamique d'Al-Azhar, la plus célèbre de l'islam sunnite, mais d'autres ont fréquenté des institutions plus discrètes, et plus radicales, comme l'institut Qortoba, à Madinat Nasr, en banlieue du Caire.