Le deuxième tour des élections municipales et législatives de la Mauritanie s'est déroulé dimanche 3 décembre 2006. Ses premiers résultats ont conforté l'avance de l'opposition à l'ancien régime. Les premiers résultats du deuxième tour des élections législatives et municipales en Mauritanie, tombés hier à la mi-journée, confortaient l'avance de l'opposition à l'ancien régime. Selon ces résultats annoncés par les médias d'Etat et portant sur environ 63% des dépouillements, la Coalition de l'ex-opposition, qui a remporté 26 sièges au premier tour, en obtient 14 autres. Si elle apparaît déjà comme la mouvance la plus importante du pays à l'issue de ces élections, la Coalition ne semble toutefois pas en mesure d'obtenir la majorité simple des 48 sièges (sur 95) à l'Assemblée nationale, ont indiqué plusieurs observateurs et des sources au ministère de l'Intérieur. De leur côté, les indépendants issus de l'ancien parti au pouvoir, qui avaient emporté 10 sièges au premier tour, renforcent leur présence à l'Assemblée avec 13 nouveaux élus. Le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (PRDR, ancien parti au pouvoir) obtient, quand à lui, cinq nouveaux sièges, à ajouter au quatre acquis au premier tour. Une vingtaine de sièges restaient à être attribués lundi matin. Les résultats complets sont attendus dans l'après-midi, selon des sources contactées au ministère de l'Intérieur. Selon ces sources, le taux de participation devrait avoisiner 60%, soit 13% de moins qu'au premier tour, qui était couplé à des municipales. Les élections des 19 novembre et 3 décembre représentaient la première étape d'une série de scrutins destinés à rendre le pouvoir aux civils au terme d'une transition engagée par la junte qui a déposé en août 2005 l'ex-président Maaouiya Ould Taya, exilé au Qatar depuis. Rappelons que plus de 52 sièges parlementaires sur un total de 95 étaient en lice. Lors du premier tour, tenu le 19 novembre dernier, la Coalition des forces du changement était arrivée en tête avec 29 sièges, devant les indépendants (10 sièges) et l'ancien parti au pouvoir. Pour les uns et les autres, l'enjeu pour ce deuxième tour est le contrôle de la Chambre des Parlements ainsi que d'un maximum de communes, voie de passage obligé vers les sénatoriales, prévues en janvier 2007. Dans la répétition générale de ces derniers ballets avant les décisives présidentielles de mars 2007, au cours desquelles le pays connaîtra la première transition pacifique de son histoire, deux courants s'affrontent. D'un côté, huit partis d'opposition formant la Coalition des forces du changement et dirigés par Ahmed Ould Daddah du RFD (Rassemblement des forces démocratiques) et Messaoud Ould Boukheir, de l'APP. Selon les observateurs, de nombreuses fissures sont apparues dans l'édifice de cette Coalition fragile entre les deux tours. Par contre, dans le cercle de l'ancienne majorité présidentielle, l'heure est au ralliement. Après sa gifle du premier tour, le Parti républicain (PRDR) multiplie les “appels de pied“ envers la Coalition des indépendants, composés de notabilités et, officiellement, sans appartenance politique. Entre ces deux grands blocs naviguent les petites formations politiques et des groupuscules divers dont les islamistes, lesquels, en vue du deuxième tour, monnayaient leurs faibles scores au mieux offrant. C'est dire qu'avant la proclamation officielle des résultats, tout était encore possible dans ces municipales et législatives qui présagent des présidentielles âpres.