Les partis d'opposition et les candidats indépendants ont réalisé de bons scores aux élections législatives et municipales organisées dimanche en Mauritanie. Les partis de la coalition de l'ancienne opposition demeuraient en tête des scrutins de dimanche en Mauritanie devant les candidats issus de l'ex-formation au pouvoir. Selon des résultats partiels publiés mardi matin par le ministère de l'Intérieur, plus d'un million d'électeurs ont été appelés dimanche à élire 219 conseils municipaux et les 95 députés de l'Assemblée nationale. Le vote s'est déroulé sans incident notable. Le taux de participation devrait tourner autour de 70%. Les tendances se confirment pour les deux scrutins dans les régions de Nouakchott et Trarza (sud-ouest), où l'Alliance populaire progressiste (APP) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) sont toujours en tête. L'APP et le RFD font partie de la Coalition des forces du changement démocratique (CFCD, huit partis), créée en mai par des formations de l'ancienne opposition au régime du président Maaouiya Ould Taya pour barrer la route à l'ex-parti au pouvoir. La CFCD qui comprend également le Parti mauritanien de l'union pour le changement (PMUC, ex-Cavaliers du changement, opposition militaire en exil) et l'Union des forces du progrès (UFP), a été récemment rejointe par le Groupe des centristes réformateurs (islamistes indépendants). L'ancien parti au pouvoir, le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (PRDR), et les listes indépendantes issues de ses rangs demeurent en tête dans le sud-est et le nord, selon le ministère de l'Intérieur. Le président du RFD Ahmed Ould Daddah a estimé lundi que son parti était devenu «la première force politique» de Mauritanie et a d'ores et déjà proposé un «gouvernement d'union de la coalition en cas de victoire de l'un de ses candidats à la présidentielle de mars». Selon M. Ould Daddah, candidat malheureux aux présidentielles de 1992 et 2003 et plusieurs fois emprisonné sous Ould Taya, ces scrutins ont «répondu aux aspirations du peuple mauritanien au changement ferme mais tranquille». Par ailleurs, les islamistes, généralement considérés comme modérés en Mauritanie, ont été, pour la première fois dans l'histoire, autorisés à se présenter aux élections sous la bannière des indépendants. Le deuxième tour des législatives est prévu pour le 3 décembre. Les observateurs saluent le bon déroulement du scrutin Les législatives et municipales de dimanche, premières élections organisées en Mauritanie depuis l'arrivée au pouvoir de la junte militaire en 2005, se sont déroulées dans le calme et sans problème majeur, ont estimé lundi les observateurs internationaux. «Le scrutin a bien fonctionné dans tout le pays», a constaté Marie-Anne Isler Beguin, responsable de la mission d'observation de l'Union européenne. Des centaines d'observateurs ont supervisé le scrutin, pour le compte également de l'Union africaine, de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) ou encore de l'Institut national démocratique américain.