Les indépendants ont remporté le second tour des élections sénatoriales en Mauritanie. Un scrutin qui marque la troisième étape du processus de transition démocratique du pays. La coalition «Al Mithaq», regroupant les indépendants majoritairement issus de l'ex-majorité présidentielle, a remporté le second tour des élections sénatoriales en Mauritanie. Selon les résultats définitifs annoncés par le ministre de l'Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, les candidats de la coalition «Al-Mithaq» ont gagné 11 des 15 sièges à pourvoir lors de ce scrutin, tenu dimanche 4 février 2007. La Coalition des forces du changement démocratique (CFCD, ex-opposition) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD, opposition), eux, n'ont remporté que deux sièges chacun. Le ministre a, toutefois, souligné que le taux de participation à ce scrutin indirect a atteint 97,94 %. À l'issue des résultats de ce deuxième tour, la coalition «Al Mithaq» remporte 37 des 53 sièges à pourvoir contre 15 pour la CFCD. Quatre sénateurs restent à élire, trois par les sénateurs eux-mêmes et un dont le vote a été annulé pour irrégularité au cours d'un scrutin qui sera organisé plus tard. Il s'agit d'un sénateur indépendant de Bir Moghreine (extrême Nord-Est du pays) dont l'élection a été annulée «suite à une plainte de la liste rivale» également indépendante, selon la radio nationale mauritanienne. Déjà majoritaire à l'Assemblée nationale avec 55 sièges contre 41 pour la CFCD, «Al-Mithaq» fait donc main basse sur le Sénat avec plus de 70 % des sièges pourvus. Ces sénatoriales marquent la troisième étape sur le chemin du retour de la Mauritanie à un ordre constitutionnel normal après le référendum populaire du 25 juin 2006 et les élections législatives et municipales des 19 novembre et 3 décembre 2006. Elles seront suivies d'une élection présidentielle le 11 mars 2007. Les candidats en lice pour cette présidentielle sont au nombre de nix-neuf après le retrait de Chbih Ould Cheikh Malainine, président du Front populaire (FP). Ce dernier a déclaré s'être désisté pour soutenir la candidature de l'ancien président mauritanien Mohamed Khouna Ould Haidalla, qui a dirigé le pays de 1980 à 1984. Le chef du FP, qui compte un député sur les 95 à l'Assemblée nationale mauritanienne, a fait cette annonce samedi dernier à l'occasion de la constitution d'une nouvelle coalition, «Al-Watan» (la patrie), formée de trois partis soutenant la candidature de M. Ould Haidalla et qui ont décidé de préparer leur fusion. Outre le FP et le Renouveau démocratique (RD, un député à l'Assemblée), deux anciennes formations membres de la Coalition des forces du changement démocratique (CFCD, ex-opposition), celle-ci compte en son sein le Rassemblement pour la Mauritanie (RPM). Parmi les candidats en lice, il y a également des dirigeants de l'opposition, comme Ahmed Ould Daddah (RFD, Rassemblement des forces démocratiques) et Messaoud Ould Belkheir (APP, Alliance populaire progressiste), ainsi que des personnalités gouvernementales comme l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Mahmoud. Sont en course également Zeine Ould Zeidane, l'ancien gouverneur de la Banque centrale et Sarr Ibrahima Moctar, un leader de la communauté noire. Ce sont ces élections qui devront marquer la fin de la période de transition politique amorcée dans le pays lors du coup d'Etat qui avait renversé le régime du président Mouâouia Ould Sid'Ahmed Taya le 3 août 2005.