Le président mauritanien sortant, M. Ely Ould Mohamed Vall, a affirmé qu'il part avec le sentiment du devoir accompli après avoir réuni les conditions d'une transition démocratique en Mauritanie. "Si j'ai un sentiment aujourd'hui, c'est celui d'un officier patriote qui part avec le sentiment du devoir accompli", a-t-il indiqué dans un entretien publié, samedi, par le quotidien français "L'Humanité", expliquant que la démarche qui était la sienne a été dictée par les réalités de la Mauritanie et qu'elle ne pouvait pas être exportée. Evoquant la question d'un parti islamiste que le score de 7 pc au premier tour de la présidentielle en Mauritanie a replacé dans le débat public, M. Ould Mohamed Vall s'est dit contre l'autorisation de ce genre de formations. "Ma position sur cette question est la même que celle que j'ai toujours défendue. Notre pays est un pays musulman et personne n'a le droit de revendiquer pour lui seul le label religieux", a-t-il insisté, relevant que le score attribué à ce parti reste faible et signifie qu'au moins 93 pc des Mauritaniens ne veulent pas d'un tel parti. Par ailleurs, le président mauritanien sortant a qualifié d'"excellentes" les relations avec la France, notant que cela n'empêche pas la Mauritanie de se réserver la liberté d'établir ou de renforcer ses relations extérieures en fonction de ses propres intérêts. Quant à son avenir personnel, le colonel Vall assure qu'il quittera l'armée une fois le pouvoir remis au président élu. Dans un commentaire sur la transition démocratique en Mauritanie, le journal français souligne que le programme que le président du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) avait annoncé aux Mauritaniens au lendemain de son avènement, a été "effectivement et scrupuleusement respecté". Il cite à titre d'exemple la neutralité des autorités durant la transition, l'interdiction aux membres du CMJD et du gouvernement civil, y compris lui-même de se présenter aux divers scrutins, la réforme constitutionnelle imposant l'alternance au pouvoir et limitant l'âge du chef de l'Etat à 75 ans, ainsi que les élections législatives et présidentielles. L'ultime étape du processus démocratique, en Mauritanie, est le second tour de la présidentielle qui doit opposer demain, dimanche, les deux vainqueurs du premier tour, M. Ahmed Ould Daddah et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, respectivement chef de file de l'ancienne opposition et candidat indépendant.