L'UMA et l'UA viennent d'apporter leur soutien aux nouvelles autorités mauritaniennes tandis que les Etats-Unis renoncent à réclamer le retour au pouvoir du président déchu. À présent, le monde observe l'évolution de la situation. Deux émissaires de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) se sont rendus récemment à la capitale mauritanienne Nouakchott pour s'entretenir avec le nouveau chef d'Etat mauritanien, le colonel Ely Ould Mohamed Vall. La délégation était composée par le secrétaire libyen des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Abderrahman Chalgham et de Habib Boualares, secrétaire général de l'UMA. Lors de son entretien avec cette délégation, le nouvel homme fort de Nouakchott a assuré une fois de plus que ni le président ni les membres du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) ne se présenteront aux élections présidentielles et qu'il en est de même du chef du gouvernement provisoire. Durant cette visite, la mission de l'UMA a affiché sa satisfaction de la situation actuelle en Mauritanie. « Le colonel Vall nous a fait un exposé détaillé et donné des explications précises sur la situation qui prévaut en Mauritanie qui était dans une impasse et au seuil de la dérive », avait déclaré aux médias Abderrahman Chalgham. Cette visite ainsi que les déclarations du ministre libyen sont en quelque sorte un soutien tacite de la part de l'UMA aux nouvelles autorités mauritaniennes. Auparavant, l'UMA avait refusé de se prononcer sur le renversement du président mauritanien Maaouya Ould Taya. Même soutien a été reformulé par la délégation de l'UA présidée par le chef de la diplomatie nigériane, Oluyemi Adenij. Ce dernier qui se trouve depuis mardi à Nouakchott a souligné mercredi la nécessité de respecter le "programme de transition" annoncé en Mauritanie après le coup d'Etat contre le président Maaouya Ould Sidi-Ahmed Taya. M.Adeniji a déclaré, à l'issue d'un entretien avec le colonel Ely Ould Mohamed Vall, que "les autorités militaires ont très bien compris le message" de l'UA qui "demande de respecter le programme de transition". Il a ajouté que le colonel Vall a promis qu'il mettra ce programme en oeuvre et de l'achever dans les meilleurs délais possibles et nous espérons que ce délai sera moins long que les deux ans annoncés. Cependant, le ministre nigérian, dont le pays assure actuellement la présidence de l'UA, a indiqué que l'UA maintient ses sanctions jusqu'au retour du pays à la vie démocratique après des élections transparentes. Rappelons que l'UA avait décidé, au lendemain du coup d'Etat, de suspendre la Mauritanie de ses instances. Les Etats-Unis ont renoncé à réclamer le retour au pouvoir du président déchu de Mauritanie, Maaouya Ould Sidi Ahmed Taya. Un retour en arrière qui se justifie par le fait que la Mauritanie représente d'énormes intérêts pour les Américains. Demander le retour d'Ahmed Taya ne ferait que compliquer la situation pour les yankees alors que le fait de traiter avec le CMJD devrait faciliter les choses. «Les gens qui dirigent le pays maintenant sont les gens avec lesquels nous traitons, parce que ce sont eux qui prennent les décisions et nous essayons de les inciter à prendre la bonne décision», a déclaré à Washington le porte-parole du département d'Etat, Adam Ereli. Fidèle à son discours qui prône « la démocratie », Washington a précisé que sa décision, c'est de doter la Mauritanie d'un gouvernement qui soit au pouvoir sur la base d'un processus constitutionnel. Cette prise de position officielle du département d'Etat conforte l'analyse de diplomates en poste en Mauritanie. Ils estiment que les pays occidentaux apporteront leur soutien à la junte militaire qui a pris le pouvoir sans effusion de sang le 3 août dernier à condition que le nouveau régime montre qu'il peut tenir ses promesses en matière d'élections démocratiques. Est-ce le début d'une nouvelle ère démocratique en Mauritanie ? Pour l'instant, tout laisse croire que la situation dans ce pays extrêmement pauvre devra s'améliorer à condition que l'exploitation du pétrole se traduit par une hausse de l'emploi et la création de grands chantiers au profit de la population mauritanienne.