Après les attentats de ce week-end, Israël met ses menaces à exécution. Plus qu'un message envers Yasser Arafat, on parle de «déclaration de guerre». Samedi 23h30, rue Ben Yéhouda, Jérusalem-ouest. Deux kamikazes palestiniens se font sauter au milieu de la foule tuant douze personnes et en blessant quelque 150 autres. Une voiture piégée stationnée un peu plus loin explose également sans faire de victimes. Alors que la direction palestinienne promet de poursuivre les responsables de ces actes, au petit matin, deux Palestiniens tuent un colon au nord de la Bande de Gaza, avant d'être eux-mêmes abattus par l'armée israélienne. Dimanche vers midi. Cérémonies de recueillement à Jérusalem, avec l'émissaire américain Anthony Zinni. Un palestinien fait sauter un autobus urbain à Haïfa, dans le nord d'Israël. Bilan: au moins seize morts et une quarantaine de blessés. Ces quatre attentats sont revendiqués par la branche armée du Hamas. Ariel Sharon, qui écourte son séjour à la Maison blanche, promet «une riposte proportionnelle». Première mesure : les Palestiniens n'ont plus le droit de circuler en dehors des territoires sous leur contrôle. Yasser Arafat, qui a réuni ses responsables, établit pour sa part l'état d'urgence à Gaza et en Cisjordanie. Une centaine de militants intégristes sont aussi interpellés sous la pression de Washington qui exige du président palestinien une « action décisive contre les organisations telles que le Hamas et le Jihad islamique ». Lundi. Des chars et des blindés israéliens se massent autour de plusieurs localités palestiniennes en Cisjordanie. Durant l'après-midi, l'armée israélienne lance un raid d'hélicoptères sur Gaza, détruisant l'héliport et deux engins du président Arafat. Cette attaque, qui fait 17 blessés, sert de «message» d'Israël au président palestinien, alors à Ramallah en Cisjordanie. Exhortés par Yasser Arafat à calmer Israël, les Etats-Unis rétorquent que l'Etat hébreu a « le droit de se défendre ». Des chasseurs bombardiers israéliens F16 et des hélicoptères attaquent alors un quartier général de la police et le bureau du gouverneur à Jénine, en Cisjordanie. Un bâtiment est aussi touché à Bethléem, provoquant la mort d'un premier membre du Fatah, le deuxième étant tué le lendemain à Naplouse. Mardi. Le matin, les bulldozers de l'armée israélienne se retirent de l'aéroport international de Gaza, investi la veille, après en avoir détruit la piste. L'Etat hébreu parle d'intensification de ses opérations : trois villes palestiniennes, Naplouse, Ramallah et Beitounia en Cisjordanie, sont réoccupées par l'armée israélienne qui se trouve aussi dans la ville autonome d'El-Bireh, près de Ramallah, à environ 500 mètres des bureaux du Président palestinien Yasser Arafat. Alors que des hélicoptères de combat tirent sur un poste de police proche des bureaux de Yasser Arafat à Ramallah, sans blesser le leader palestinien, une nouvelle série de missiles lancés sur des bâtiments de Gaza, tue deux Palestiniens et en blesse une centaine.