Quatre attentats faisant une trentaine de morts ont frappé Israël en l'espace de douze heures ce week-end. L'Etat hébreu promet une « riposte proportionnelle ». Dans la nuit de samedi à dimanche, peu avant minuit, la rue Ben Yéhouda, l'une des plus animées de Jérusalem-ouest, s'est transformée en scène d'horreur. Ce haut lieu de la jeunesse israélienne qui a pour habitude de s'y retrouver dans de nombreux cafés et restaurants, a été l'objet d'un triple attentat, à quelques instants d'intervalle. Deux kamikazes palestiniens ont tout d'abord fait exploser à 23 heures 30 (heures locales) les importantes charges d'explosives qu'ils portaient sur eux au milieu des promeneurs. Alors que la déflagration entraînait une panique indescriptible, une troisième explosion, celle d'une voiture piégée, a tout détruit dans un rayon de 50 mètres, blessant un grand nombre de passants. Au moins douze personnes, dont les deux kamikazes, ont été tuées au cours des attentats-suicides qui ont aussi fait 170 blessés, dont 17 dans un état grave. Quelques minutes après le carnage, le Jihad islamique a revendiqué ces deux actes par un appel téléphonique au bureau de la BBC à Jérusalem. Douze heures plus tard, alors qu'Israël se croyait au bout de l'horreur, une bombe a explosé dans un autobus public à Haïfa, dans le nord du pays. La police a déclaré qu'au moins quinze personnes avaient été tuées lors de cette déflagration si puissante qu'elle a gravement endommagé un autre autobus garé à côté. Suite aux attentats de Jérusalem, le Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui se trouvait depuis vendredi à New York, a aussitôt décidé d'écourter sa visite. Son porte-parole, Raanan Gissin, a affirmé qu'il y aurait « une riposte » et que celle-ci serait « proportionnelle à la sévérité de ce crime horrible ». Un crime dont Yasser Arafat est « clairement et sans aucun doute responsable ». Le président américain, George W. Bush a pour sa part exhorté l'Autorité palestinienne à « immédiatement trouver et arrêter les responsables de ces meurtres odieux. Ils doivent démontrer à travers leurs actes, et pas simplement leurs mots, leur engagement à combattre la terreur », a-t-il ajouté. Dans un communiqué publié à Gaza, le principal accusé a fermement condamné les attentats et s'est engagé à « poursuivre les personnes qui (les) ont exécutés (...) et celles qui en sont responsables ». Yasser Arafat ne s'en retrouve pas moins « le couteau sous la gorge » avec une pression internationale énorme. Après Israël et les Etats-Unis, l'Union Européenne a en effet tenu, par le biais de son représentant chargé de la politique extérieure, Javier Solana, à condamner « avec force les attaques terroristes » et a appelé l'autorité palestinienne à « faire son maximum pour prévenir de nouvelles actions de ce type ». Enfin, le président égyptien Hosni Moubarak a exhorté Israël et les palestiniens à « cesser les actes militaires et de représailles, pour prévenir une effusion de sang ». Dimanche matin, la police israélienne, qui avait été prévenue des attentats de Jérusalem une heure et demie avant qu'ils ne se produisent, est restée en état d'alerte maximum dans tout le pays et en particulier dans la capitale. L'armée a par ailleurs arrêté dimanche à Abou Diss, dans la banlieue de Jérusalem-est, deux militants du Hamas, Nabil Halabia et Oussama Bachar soupçonnés d'être les auteurs du troisième attentat, celui à la voiture piégée, de samedi. Les 31 morts de ce week-end portent désormais à 47 le nombre de personnes tuées depuis l'arrivée au Proche-Orient, lundi dernier, des deux émissaires américains pour la paix…