Pressé par la communauté internationale, Yasser Arafat tente de prévenir tout intégrisme dans ses territoires. Pour sauver ce qu'il reste du processus de paix… Suite à la terrible série d'attentats, qui ont fait au moins 30 morts et en ont blessé quelque 200 autres à Jérusalem et Haïfa ce week-end, Yasser Arafat, le président de l'Autorité palestinienne, est mis au pied du mur par la communauté internationale. Et il réagit comme il peut pour faire cesser ces actions, qui sont le fait de factions qu'il aura bien du mal à contrôler. Alors qu'Israël interdit toute circulation des Palestiniens en dehors des zones contrôlées par l'Autorité palestinienne, celle-ci a décidé de décréter dimanche l'état d'urgence. Exhorté par le président américain George W. Bush à « faire tout ce qui est en son pouvoir pour trouver ceux qui ont assassiné des israéliens innocents et les traduire en justice », Arafat a rappelé dans un communiqué l'interdiction frappant déjà les ailes militaires des groupes extrémistes qui ne respectent pas l'appel au cessez-le-feu, « notamment ceux qui revendiquent la responsabilité de ces attaques et attentats à la bombe contre des civils en Israël ». La police palestinienne a d'ores et déjà arrêté dimanche au moins 75 militants du Jihad islamique et du Hamas. 50 d'entre eux ont été pris en Cisjordanie et 25 autres appréhendés dans la bande de Gaza. Par ailleurs, toutes les manifestations armées sont désormais interdites, tout comme le port d'armes en public. Dans le cadre d'un plan d'action qu'un responsable de la sécurité a présenté comme l'équivalent d'un « état d'alerte général » en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, des unités de sécurité seront aussi déployées « dans chaque rue » pour enrayer la violence et arrêter des activistes impliqués dans des attentats en Israël. En vertu de leurs nouvelles attributions, les forces de sécurité seront aussi habilitées à arrêter tout membre de l'Autorité palestinienne faisant objection à ces décisions, adoptées lors d'une réunion entre le président Yasser Arafat, les chefs de la sécurité et des dirigeants politiques palestiniens. Des mesures très restrictives qui tentent en tout cas de répondre aux multiples pressions internationales. « C'est un moment où les partisans de la paix au Proche-Orient doivent réagir et combattre la terreur » a en effet insisté le président américain après s'être entretenu avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon. Ces derniers attentats, s'ils menacent sérieusement la mission de paix entamée en début de semaine par l'émissaire américain au Proche-orient, le général Anthony Zinni, font surtout craindre de violentes représailles israéliennes. L'Etat hébreu qui multiplie les déclarations véhémentes à l'encontre de l'Autorité palestinienne, avait déjà déclaré que sa riposte serait « proportionnelle » à l'ampleur des attaques de samedi et dimanche. Ce qui laisse présager de sombres perspectives pour la paix dans cette région.