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Violée par deux voyous
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 29 - 08 - 2006

Nadia n'a jamais choisi quoi que ce soit, ni son mariage, ni sa grossesse, ni sa répudiation, ni son exode vers Sidi Bennour… Mais, avec courage, elle décida de dénoncer les deux voyous qui l'ont violée.
Choisir, c'est être libre. Nadia ne l'était pas. Apathique, elle s'est contentée de suivre le fil du temps et de vivre au jour le jour, laissant aux autres le soin de décider du cours de sa vie. Remettant toujours au lendemain ce qu'elle pouvait faire le jour même, elle dramatisait tellement la réalité qu'elle en devenait amorphe, voire tétanisée à l'idée même de concevoir la simple éventualité de réaliser un projet ou un autre.
A ceux qui lui posaient des questions sur sa manière d'être et de paraître, elle répondait simplement qu'elle n'avait pas choisi d'être comme elle est et qu'elle ne voyait nulle raison pour opérer un quelconque changement dans sa vie ; une vie qui a pris naissance, il y a vingt-sept ans à Ben Guerir, au sein d'une famille composée de cinq garçons et de quatre filles. Elle avouait également ne s'être jamais prononcée sur son mariage, conclu alors qu'elle venait de souffler sa vingt-troisième bougie avec un homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant, ni d'avoir désiré sa grossesse, ni même d'avoir fait quoi que ce soit de répréhensible pour mériter d'être répudiée deux ans plus tard.
Elle n'a même pas pensé qu'elle pourrait un jour être rejetée par ses parents après que son divorce ait été consommé. « Il faut que tu gagnes ta vie, Nadia, tu es actuellement mère, et ton petit Ahmed a besoin de moyens que tes parents ne peuvent lui assurer », lui rappelle une amie, ce qu'elle traduisit par : « Mes parents ne veulent plus de moi ». « Je dois tenter ma chance ailleurs loin d'eux ».
Ce fut l'une des premières décisions importantes qu'elle a prises elle-même. Ce ne fut pas la plus heureuse des décisions dont elle a eu à assumer les conséquences. Après avoir emprunté une petite somme d'argent et empaqueté ses maigres affaires, elle a pris avec son enfant un autocar à destination de Sidi Bennour. Sur indication de son amie, elle s'est adressée à un serveur dans un café au centre de cette localité pour lui demander de l'aide… Et là, surprise ! Ce dernier lui a donné le coup de main dont elle avait tellement besoin.
Le temps aidant, Nadia a fini par se familiariser avec les us et coutumes des habitants de cette ville où elle résidait dans une chambre qu'elle louait à trois cents dirhams par mois. Son mobilier : un vieux matelas décrépi, une bonbonne de gaz, une casserole noirâtre, quelques verres et un assortiment de plats. Le strict minimum en quelque sorte. Pour aller à son travail, elle laissait son enfant chez une voisine. Elle se complaisait dans ces conditions et en paraissait même tirer beaucoup de satisfaction. Etait-elle heureuse ? «Oui», croit-elle.
Ses discussions se limitaient aux péroraisons avec les femmes qui travaillaient comme elle dans les champs, avec ses voisins et avec l'épicier du coin.
C'est dans les champs qu'elle ressentait sa condition humaine prendre le dessus sur la misère ambiante qui égrenait ses rares moments de loisirs. Il lui suffisait de lever les yeux vers le ciel pour rêver d'un avenir meilleur. Un avenir qui n'adviendra jamais. A preuve, l'agression qu'elle a subie. Comme d'habitude, Nadia est sortie ce jour vers 20 heures pour aller faire ses emplettes chez l'épicier du coin. Cette fois-ci, elle voulait acheter du détergent. A mi-chemin, Farid, un jeune chômeur de vingt-six ans qui passe son temps à vagabonder lui barre le chemin. Violemment. Elle appelle au secours. Personne ne l'entend. Farid lui assène plusieurs coups de poings. Elle tombe à la renverse. Il commence à lui cogner la tête contre le sol au point qu'elle perd connaissance. Il la traine dans un coin isolé où son ami Saïd l'attendait avec deux bouteilles de Mahia (eau-de-vie) et deux verres posés à même le sol. Il a le même âge que lui.
En voyant Nadia, il crie : «Je la connais, elle risque de nous dénoncer ! ». Ce à quoi Farid n'accorde aucune attention. Il voulait assouvir son plaisir sexuelle, Nadia le supplie de la relâcher. En vain. Farid lui offre un verre de Mahia. Elle décline son offre. Il la gifle violemment. Elle finit par obtempérer, boit le premier verre, puis le deuxième, le troisième... La tête lui tourne et elle perd connaissance de nouveau. Ils saisissent donc l'occasion pour la violer sauvagement et à tour de rôle. Une fois leurs instincts assouvis, les deux voyous la traînent jusqu'à un champ mitoyen et l'abandonnent à son triste sort.
Elle ne reprend connaissance qu'à l'aube. Elle retourne chez elle dans un état lamentable, trouve son enfant endormi et s'affale près de lui.
Le lendemain matin, elle se dirige vera la gendarmerie et dépose plainte. Les deux délinquants sont vite arrêtés et traduits en justice.
En dépit de ce qui lui est arrivé, Nadia fera le choix de ne pas quitter Sidi Bennour. C'est la seconde fois de sa vie qu'elle se résout à le faire.


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