Les raids israéliens contre les bâtiments de l'Autorité palestinienne dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie continuent de susciter des réactions de désapprobation dans le monde arabo-islamique notamment. Mais également ailleurs. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a condamné les raids israéliens et demandé la mise en place d'une protection internationale pour les palestiniens, a indiqué mardi l'agence SABA. A Damas, la Syrie et le Yémen ont dénoncé «le terrorisme organisé, pratiqué par Israël». Le ministre syrien des affaires étrangères, Farouk al-Charaâ et son homologue yéménite, Abou Bakr al-Kourbi, arrivé lundi à damas dans le cadre d'une tournée arabe, ont en effet «dénoncé la politique de terrorisme organisé pratiquée par les autorités d'occupation israéliennes dans les territoires palestiniens». Ils ont également appelé à «l'unité des rangs palestiniens » et «à une position arabe ferme face à la répression israélienne». Une condamnation relayée par la presse officielle syrienne qui accuse mardi les Etats-unis de «justifier l'agression israélienne» et d'avoir donné son accord à de nouvelles attaques contre les palestiniens, après les raids de représailles israéliens de lundi. A Téhéran, le président du Parlement iranien, Mehdi Karoubi, a vigoureusement dénoncé mardi ce qu'il a qualifié de «massacre sans précédent des palestiniens» par l'armée israélienne et mis en garde contre «une radicalisation croissante de l'opinion au Proche-Orient». Il a aussi dénoncé les Etats-unis qui ont «défendu le terrorisme d'Etat israélien». Toujours dans la capitale iranienne, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Pique, en viste en Iran, a condamné les raids israéliens contre des villes palestiniennes ainsi que les attentats palestiniens contre des civils israéliens. «Nous condamnons ces attaques (israéliennes) et sommes contre toute action violente», a déclaré Pique lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien Kamal Kharazi. A Ankara, le Premier ministre turc Bulent Ecevit a dénoncé mardi devant la presse l'attitude de son homologue israélien Ariel Sharon qui, a-t-il dit, est «décidé à imposer des sanctions excessives et injustifiées contre l'autorité palestinienne ». Pour sa part, la presse saoudienne a vivement critiqué Israël mardi pour avoir «déclaré la guerre aux Palestiniens», estimant que les Etats-Unis avaient perdu leur qualité d'intermédiaire en raison de leur soutien à Ariel Sharon. Même son de cloche dans la presse tunisienne qui a consacré mardi de larges manchettes à la crise israélo-palestinienne qu'elle qualifie d'«explosive» et s'est montrée très critique, dans ses éditoriaux, envers le président américain George Bush pour qui «Israël a le droit de se défendre». Par ailleurs, la Jordanie, présidente en exercice de la Ligue arabe, a décidé la tenue d'une «réunion urgente» dimanche du comité de suivi de la Ligue au Caire pour discuter de la situation en Israël et dans les territoires palestiniens, a annoncé mardi le ministre jordanien des affaires étrangères. Amman a d'autre part décidé de mandater son chef de la diplomatie à Genève à la Conférence internationale de l'ONU des pays signataires de la IVe convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, -ratifiée par Israël en 1951- pour y demander une protection internationale pour les Palestiniens.