Dix Israéliens, dont sept soldats, ont été tués dimanche par un tireur palestinien contre un barrage routier de l'armée d'occupation. Une attaque qui intervient au lendemain de l'attentat-suicide qui a fait neuf morts, samedi soir à Al-Qods. L'attaque s'est produite à un barrage routier de l'armée israélienne près du village palestinien de Silwad et de la colonie juive d'Ofra. Elle a été revendiqué par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, dans un tract. La milice palestinienne avait fait de même la veille pour l'attentat-suicide perpétré à Mea Shearim, quartier juif ultra-orthodoxe d'Al-Qods-Ouest. Les Brigades ont affirmé avoir agi en représailles après l'offensive menée par l'armée israélienne dans les camps de réfugiés de Balata, près de Naplouse, et de Jénine, en Cisjordanie. Une offensive qui, en trois jours, avait coûté la vie à 23 Palestiniens. Les représailles israéliennes à cette attaque perpétrée par un tireur embusqué n'ont pas tardé avec une série de frappes ciblées menées par des F16 sur la Cisjordanie et la bande de Ghaza, qui ont fait au moins deux morts parmi les policiers palestiniens. Peu avant de se réunir dimanche matin sous la présidence du Premier ministre Ariel Sharon, le gouvernement israélien a condamné ces nouvelles violences et accusé Yasser Arafat, le président de l'Autorité palestinienne d'en porter la responsabilité, promettant une riposte proportionnelle. Un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères a souligné qu' «il semble que Arafat ait donné son feu vert à ces soi-disant organisations pour qu'elles tuent et attaquent». «Ils mènent une guerre de terreur contre nous. Cela nous oblige à répondre en proportion», a-t-il ajouté. Le ministre Dan Naveh est allé plus loin en estimant que ce cycle de violence montrait qu' «il n'y a d'autre alternative que de mettre un terme au pouvoir d'Arafat». Le gouvernement a déjà commencé par décider d'arrêter la construction de la mosquée controversée près de la basilique de l'annonciation à Nassiriya (Nazareth).Pour sa part, l'Autorité palestinienne a accusé dimanche le Cabinet Sharon de «vouloir détruire toute chance de paix» en menant une «sale guerre contre le peuple palestinien», suite aux agressions meurtrières de l'armée israélienne sur les camps de réfugiés de Balata et Jénine. Selon le secrétaire général du gouvernement palestinien, Ahmed Abderrahmane, : «Avant d'accuser M. Arafat, Sharon doit se demander qui a donné l'ordre aux chars et hélicoptères israéliens d'ouvrir le feu contre les camps de réfugies à Balata et Jénine pour tuer des femmes et des enfants palestiniens». Par ailleurs, des soldats israéliens ont également essuyé des tirs tôt dimanche à la frontière sud de la bande de Ghaza. La radio militaire a fait état de la mort d'un Israélien dans cette attaque revendiquée cette fois par l'aile militaire du Djihad islamique. «Le mouvement islamique et l'ensemble du peuple palestinien ne cesseront de terroriser notre ennemi dans les territoires qu'il occupe (...) nous vengerons chaque goutte du sang de nos martyrs palestiniens», a déclaré à la presse un correspondant anonyme. L'armée d'occupation israélienne a rapidement riposté en détruisant deux points de contrôle palestiniens près du lieu de l'attaque et en menant des fouilles maison par maison dans le village d'Al-Qarara. Des hélicoptères israéliens avaient tiré dimanche avant l'aube quatre missiles sur le quartier général des forces de sécurité palestiniennes et sur un atelier à Beit Lahm. Les appareils israéliens ont visé en particulier les locaux de la Force 17, unité d'élite de la sécurité palestinienne. Les missiles ont incendié le bâtiment, qui avait été évacué dans la crainte de raids de représailles. L'engrenage sanglant du conflit israélo-palestinien s'est accéléré de façon dramatique. La situation ne peut pas être pire.