Mohamed El Kadmiri, président de la Fédération royale marocaine de surf et bodyboard, dresse le bilan de la mi-saison 2006 et évoque les principaux projets en cours. ALM : Quel bilan faites-vous de la saison 2006 ? Mohamed El Kadmiri : L'année 2006 a débuté par la concrétisation du système des compétitions régionales, système qui a pu redonner confiance aux surfeurs et bodyboardeurs marocains et qui leur a fait découvrir le goût des compétitions de haut niveau. Nous ne sommes actuellement qu'à la mi-saison et nous avons entrepris de gros chantiers de restructuration avec la collaboration de nos partenaires. L'accent est mis sur la mise à niveau des clubs et associations, la réglementation et l'encadrement de création des écoles, notamment dans le sud, l'encadrement de l'élite avec le lancement du premier stage de concentration et, finalement, la participation de l'élite nationale aux compétitions internationales. L'édition de l'Open nation de surf aura lieu prochainement. Pouvez-vous donner un aperçu sur cette compétition ? Cette deuxième édition de l'Open nation, qui se déroulera les 19 et 20 août 2007, est dotée du prix de la Coupe du Trône. Elle sera marquée par la participation des clubs affiliés à la fédération et des surfeurs de haut niveau sans appartenance. Des surfeurs marocains évoluant à l'étranger comme Hassan Safri ou Sif Eddine Hassan seront également présents. Le partenaire de la Fédération pour cette édition n'est autre que le Conseil de la région de Chaouia-Ouardigha. La volonté de son président, Omar Athmoun, nous laisse escompter un succès de l'évènement. Parmi les sponsors, nous avons Redal, l'équipementier australien Rip Curl, Eqdom et Red Bull. Que pensez-vous du niveau dont font preuve les surfeurs nationaux ? Les surfeurs et bodyboardeurs marocains ne cessent d'améliorer leur niveau, les résultats et les statistiques le montrent clairement. Que ce soit au niveau des compétitions internationales organisées au Maroc (dont le Billabong Challenge à Safi où Abdelkhalek Elharim a fini second ou Royal Air Maroc à Agadir, compétition remportée par Yassine Ramdani) ou celles organisées a l'étranger (dont le challenge des têtards- France remporté par Ramzi Boukhiam), nos surfeurs et bodyboardeurs ont su marquer leur présence et grimpent ainsi au classement général international. Le surf peut-il avoir un impact économique sur les régions défavorisées du Maroc ? Il y a trois ans, Surf Session brisait le secret de Polichinelle entourant la vague de Safi avec une «cover story» sur l'événement. En mars dernier, Safi est officiellement devenue un Surf Park inauguré par le ministre du Tourisme. Le surf est un sport fort en tant que moyen médiatique pour véhiculer des messages porteurs pour la jeunesse et l'environnement. Là où le surf se développe, c'est toute la population qui en bénéficie. Il faut laisser notre image du surf idéaliste de puriste, malgré son bien-fondé, et comprendre que ces spots aux abords des villes (celui de Safi fait partie d'un quartier !) sont des aubaines de développement, et faire en sorte que celui-ci s'opère correctement en respectant les valeurs de la discipline et surtout l'environnement. Je ne peux m'empêcher de penser à ce potentiel dont nous profitons au Maroc, avec des surfeurs talentueux et des conditions climatiques bien plus favorables qu'en Europe où le froid hivernal limite la pratique des plus jeunes. Reste à asseoir le « pont » entre l'Europe et le Maroc, considérant aussi que le Maroc est un terrain d'entraînement privilégié en hiver pour les jeunes surfeurs européens ! Les clubs souffrent de plusieurs problèmes. Quels sont les efforts entrepris par la fédération pour leur venir en aide ? La majorité des clubs manquent de locaux. Nous militons pour leur l'acquisition auprès des collectivités locales. Les associations ont aussi des problèmes financiers et nous intervenons auprès des pouvoirs locaux pour faire bénéficier les clubs de subventions. Nous encourageons également les partenariats entre les clubs nationaux et les clubs étrangers. La formation est aussi sous la loupe du bureau fédéral, nous organisons périodiquement des sessions pour les moniteurs et pour les arbitres.