A la veille du départ de la sélection nationale pour le championnat d'Europe junior de surf, qui aura lieu au Portugal, le président de la fédération royale de surf et body board, Mohamed El Kadmiri, dresse le bilan d'une discipline en plein essor dans notre pays. ALM : comment se prépare le championnat d'Europe de surf, auquel le Maroc participe ? Mohamed El Kadmiri : La sélection nationale se prépare dans de bonnes conditions. Je pense que nous disposons d'une sélection capable de porter haut le drapeau national. Notre jeune sélection est composée de deux juniors Yassine Ramdani et Hanane Lafarm. Le troisième surfeur, Karim Lâalaj, est un senior. Notre optimisme se justifie notamment par les stages que nous avons multipliés ces derniers mois en coopération avec la fédération française de surf. Cette coopération ne s'arrête pas aux championnats d'Europe mais devra être renforcée à l'avenir et s'élargir à d'autres pays. Le club de Dahomey vient à cet égard de conclure un acte de jumelage avec le Hart Surf Club Holland. Après six mois de mandat à la tête de la fédération nationale de surf et de body board, quelle évaluation faites-vous de l'évolution de ces deux disciplines au Maroc ? Nous avons la ferme conviction que ce sport est amené à se développer au Maroc. Le comité fédéral est composé de personnes compétentes et animées par une seule et même passion et qui n'est autre que le sport. D'ailleurs, tout le travail que nous réalisons se fait en équipe. Avec les moyens du bord, nous arrivons à tenir les objectifs que nous nous sommes tracés au départ. Nous tenons régulièrement des réunions avec les représentants des clubs et nous encourageons la création d'associations de surf et de body board. Organisée récemment, la première édition de l'Open National de Dahomey a connu un vif succès avec plus de quatre vingt participants. Aussi, nous misons sur la réussite de la prochaine édition du championnat national dont le calendrier sera annoncé dans les prochains jours. On parle actuellement d'une gestion par objectifs des instances sportives. Quels sont les vôtres ? Toute fédération ou association sportive devrait en effet procéder par objectifs. Nous inscrivons justement dans cette démarche entrepreunariale. Notre objectif en cela est d'atteindre le professionnalisme. Ce qui s'applique sur des disciplines populaires comme le football devrait également s'appliquer sur les autres sports. Ni notre fédération ni les clubs n'échappent à cette règle. Nous avons en cela l'avantage d'être une jeune fédération donc sans passifs et sans lourd héritage à gérer. Notre tâche de participer au développement d'une pratique professionnelle du surf et du body board est plus facile. Elle n'en constitue pas moins un véritable challenge dans le sens où c'est de l'avenir de ces disciplines et de leur capacité à s'introduire dans les circuits internationaux qu'il est question. Comment comptez-vous financer des ambitions aussi grandes ? Je pense que dans un tel effort, l'aide de l'Etat, aussi grande soit-elle, est insuffisante. Au fur et à mesure que ce sport gagne en popularité et en succès, nous développerons des liens privilégiés avec des sponsors pour nous accompagner. Sachant que ce sport peut contribuer à l'essor de l'économie nationale et au développement du tourisme balnéaire et rural, nous sommes persuadés que le meilleur est à venir. Toujours est-il que vous ne disposez toujours pas de siège ? Notre principal handicap pour l'heure est que nous n'avons pas de siège fixe. Nous recevons les courriers à la fédération royale marocaine de jet-ski et ski nautique. Nos réunions et notre travail se font dans les locaux du School club de Dahomey. Nous avons reçu des promesses pour avoir à notre disposition des locaux libres situés à Rabat relevant du département des sports. Mais les lenteurs administratives font que cette installation est toujours à l'état de projet.
Le Maroc est riche de plusieurs de ses ressortissants qui évoluent à l'étranger, en surf comme en body board. Avez-vous réussi à tisser des liens avec eux ? Nous sommes fiers des sportifs marocains qui évoluent à l'étranger. Ces derniers demandent justement un soutien national. Plusieurs d'entre eux sont sollicités par des sponsors étrangers mais ne rêvent que d'évoluer sous les couleurs nationales. C'est notamment le cas du surfeur Abdelkhak El Harim qui a été proclamé meilleur surfeur d'Europe de l‘année et qui, parrainé par la société australienne Rip Curl, cherche à ce qu'un sponsor national soit également associé à son nom et à l'excellent niveau qu'il a atteint.