Alors que la déroute des Taliban continue à Kandahar, les conférenciers de Bonn semblent sur le point d'établir un accord sur le prochain gouvernement provisoire afghan. Les délégations présentes à la Conférence inter-afghane de Bonn sur l'avenir de l'Afghanistan dev- raient achever leur travail prochainement si aucune difficulté ne survient d'ici là. C'est en tout cas ce qu'espéraient les émissaires de l'ONU ce dimanche au vu des dernières avancées. Quatre délégations afghanes, dont l'imposante Alliance du Nord, se sont déjà mises d'accord samedi sur la structure d'un gouvernement de transition qui prendra la tête du pays après la chute finale des Taliban. Restaient à désigner les 25 à 30 personnes qui en feront partie… Les premières propositions prévoyaient d'ailleurs la formation d'un Conseil (organe législatif) de 120 à 200 personnes, mais devant les divisions intervenues lors des discussions, l'ONU s'est finalement résigné à ne présenter que le projet de création d'un gouvernement de trente personnes maximum. Présenté aux délégués afghans samedi soir, ce projet d'autorité intérimaire aboutir aux nominations des membres du conseil d'ici lundi. « Il a semblé qu'un accord serait plus facile autour d'une structure simple », a déclaré l'envoyé spécial des Etats-Unis James Dobbins, observateur aux pourparlers de Bonn. Le représentant spécial de l'ONU pour l'Afghanistan, Lakhdar Brahimi, a quant à lui estimé que ces « propositions devraient pouvoir être acceptées par les quatre » délégations représentant les différentes ethnies et factions afghanes. Samedi déjà, les Nations Unies avaient fait pression sur l'Alliance du Nord, et le président Barhanuddin Rabbani, qui tardaient à présenter leur liste de candidats pour le conseil. Ce gouvernement provisoire, prévu pour une durée d'environ quatre mois, devra gérer le pays jusqu'à la convocation au printemps d'une Loya Jirga, Assemblée traditionnelle de notables afghans, qui désignera elle-même des institutions provisoires chargées de définir une Constitution. Si les délégués se mettent d'accord sur ce projet, ils devront encore négocier à Bonn un compromis sur la restauration de la sécurité dans le pays déchiré par 22 années de guerre.