Kunduz est tombée entre les mains de l'Alliance du Nord. En se rendant, les Taliban ont accepté d'abandonner leur dernier bastion dans le nord de l'Afghanistan. La reddition des Taliban, qui devait être achevée dimanche, vient clore un face à face de deux semaines qui, s'il avait perduré, aurait compromis les chances de succès d'une réunion inter-afghane de réconciliation prévue mardi à Bonn. La question des étrangers venus se battre dans les rangs des Talibans a été réglée et ceux-ci devraient être internés dans la région de Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord du pays. Et ce, sous l'autorité du chef de guerre ouzbek, le général Rashid Dostum. Cette question était le principal obstacle à un accord de reddition. Car les Taliban souhaitaient obtenir des garanties sur la façon dont ils seraient traités. Selon un porte-parole de l'ambassade afghane au Tadjikistan, Shamsulkhak Orienfard, les étrangers seront installés dans des « camps » et « leur sort sera décidé par le gouvernement légal d'Afghanistan et les pays de la coalition antiterroriste internationale ». Ces étrangers sont des Arabes, des Tchétchènes et des Pakistanais dont les Etats-Unis craignaient qu'ils ne s'évanouissent dans la nature et puissent être de nouveau mobilisés dans des opérations anti-américaines. Kunduz abandonnée, seule Kandahar, dans le sud du pays, resterait aux mains des Taliban, dont l'unique représentation diplomatique à l'étranger a été fermée jeudi à Islamabad par le Pakistan. Un porte-parole du mollah Omar a cependant affirmé que les anciens maîtres de Kaboul se battraient pour défendre leur fief et les provinces environnantes qu'ils contrôlent toujours, alors que se poursuivent les initiatives diplomatiques, notamment celle du Britannique Jack Straw, à l'approche de la conférence inter-afghane sur l'avenir politique du pays qui doit débuter cette semaine en Allemagne, sous les auspices de l'ONU. Toutefois, depuis le début des opérations, les responsables américains répètent que la guerre contre le terrorisme ne s'arrêtera pas en Afghanistan et, samedi, le président américain George W. Bush a averti que le combat serait encore long. Dans son adresse radiophonique hebdomadaire, il a prévenu: « Nous allons au devant de temps difficiles ». Et d'ajouter que les ennemis de l'Amérique « se cachent et complotent dans de nombreux pays», soulignant que «nous nous battrons aussi longtemps qu'il le faudra et nous l'emporterons ». Sur le plan humanitaire, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé d'envoyer des équipements médicaux au profit de 20.000 personnes à la frontière ouzbèke avec l'Afghanistan et se prépare à dépêcher de l'aide pour dix fois plus de personnes de l'Ouzbékistan vers l'Afghanistan.