Lors de la conférence de Bonn consacrée lundi à l'Afghanistan, un an après celle qui avait scellé l'avenir politique du pays, Hamid Karzaï s'est engagé à rétablir la sécurité intérieure et la paix avec ses voisins. Lundi, le président afghan Hamid Karzaï n'était pas venu les mains vides à Bonn, dans l'Ouest de l'Allemagne. Un an après les accords inter-afghans qui avaient été conclus dans cette même ville, le 5 décembre 2001, celui qui avait alors été nommé chef du gouvernement provisoire post-Taliban, a décidé d'honorer les promesses de paix et de stabilité nécessaires à la stabilité de son pays. Il a donc annoncé deux avancées de taille : la création d'une armée nationale de 70.000 hommes et la signature, le 22 décembre à Kaboul, d'un accord de non-ingérence avec les pays voisins de l'Afghanistan. Malgré la précarité économique et sociale, l'insécurité persistante dans laquelle vivent les Afghans, le chef d'Etat a aussi assuré que son gouvernement avait les moyens de relever le défi. Hamid Karzaï a visiblement répondu aux attentes des 34 délégations représentant les pays engagés en Afghanistan, l'ONU et l'UE, présentes à cette réunion. Il a d'ailleurs promis de « coopérer avec la communauté internationale » pour lutter contre la culture du pavot et libérer l'Afghanistan de la drogue. Reste que la paix intérieure est loin d'être un fait acquis. D'une part, la présence de troupes étrangères - que ce soit l'ISAF, la Force internationale chargée de la paix et de la sécurité, ou la campagne anti-terroriste toujours menée par les Etats-Unis - est de moins en moins tolérée par la population. Les nombreux incidents survenus ces derniers mois en témoignent. D'autre part, les rivalités de pouvoir entre les différents chefs de guerre locaux sont loin d'avoir disparues. Preuve en est les combats qui ont duré trois jours, samedi dimanche et lundi, dans une province de l'Ouest, Hérat, et qui ont fait une soixantaine de morts. Ils ont opposé les forces d'un leader pachtoune, Ammanullah Khan, et celles du gouverneur tadjik en place, Ismaïl Khan, dans plusieurs villages de la région. Ce n'est que lundi qu'une délégation gouvernementale a fini par obtenir une trêve... encore incertaine.