Pour arnaquer les amoureux qui se réfugient au bord des plages, un électricien se faisait passer pour un inspecteur de police. Il leur exigeait des sommes allant de deux à cinq cent dirhams pour les laisser tranquilles. Depuis la nuit des temps, la mer constitue la source à laquelle "s'abreuvent" les amants. De même, le crépuscule, le déferlement des vagues sur la plage constituent pour eux une source d'inspiration. A Casablanca, tous les jours, les tourtereaux envahissent le long de la côte pour contempler ce spectacle inouï. Un magnifique tableau naturel doté d'une force surnaturelle qui fait éveiller les sentiments les plus profonds. Les amants profitent de ces instants intimes pour échanger quelques baisers furtifs sur les sables de la plage ou à l'intérieur de la voiture loin des regards des curieux. Ceci est légion à la corniche de Aïn Diab, mais également dans les plages jouxtant les quartiers populaires, à l'instar de la plage Essaâda à Hay Aïn Sebaâ. Pas loin de là, un jeune homme était en compagnie de son amante. Tous deux étaient à bord d'une voiture en train de converser, la main dans la main. Ils ont fui le tapage des klaxons des voitures et les regards des curieux à la rue et dans les cafés pour pouvoir profiter d'un peu d'intimité à la plage. Un moment plus tard, un jeune homme descend d'une Peugeot 205 grise et se précipite vers eux. Qui est-il ? "S'agit-il d'un policier en tenue civile ?", se demandaient-ils quand ils ont remarqué un poste portable de transmission à sa main droite. Habillé élégamment, le jeune homme leur avaient demandé : «Vos papiers SVP ». Il les a examinés avant de s'adresser au jeune homme, qui est devenu pâle par crainte d'être conduit au commissariat avec son amante : « Qui est-elle ? Est-elle ta femme ? ». Le jeune amant lui a expliqué qu'elle est sa fiancée. « Ta fiancée ? », lui a-t-il dit sur un ton ironique. Le jeune homme a baissé sa tête sans dire un mot. Sa charmante maîtresse le suppliait pour ne pas les conduire au commissariat. A ce moment, les éléments de GUS de la sûreté de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ, qui effectuaient une ronde routinière, y passaient. De loin, ils ont remarqué le couple en discussion avec le jeune homme en talkie-walkie. L'intuition d'un policier ne le trompe que rarement. Les éléments de GUS ont aperçu le poste portable de transmission tenu par le jeune homme très élégant. Ils sont descendus rapidement de leurs voitures et se sont dirigés directement vers eux. « Tu es un policier ? », lui a-t-il demandé le chef du groupe avec un sourire aux lèvres. «Tu dois me le demander avec respect au moins devant ce couple», lui reproche-t-il. Le chef de la brigade ne lui a pas répondu, mais lui a demandé sa carte professionnelle. Le jeune homme au talkie-walkie l'a lui remis tout en faisant semblant qu'il s'est énervé du comportement du policier. Ce dernier ne lui a pas prêté attention, mais il examinait la carte. « Aziz. H, inspecteur de police, élément de la compagne d'intervention mobile (CMI) 3 de l'Oasis », lit-il. Un policier sans son arme à feu, ni menottes et seul en mission ?. Bizarre ! En plus, ce n'est pas son territoire d'intervention puisqu'il est élément du CMI 3 de l'Oasis, dont la compétence territoriale ne dépassant pas les régions de la préfecture de Hay Hassani-Aïn Chok. Étrange ! Les policiers de GUS n'ont pas hésité de le conduire au commissariat de police. Il s'est avéré alors qu'il n'est qu'un électricien. Bref, il est un escroc. Le jeune homme bricolait de temps en temps à la caserne des éléments de la CMI de l'Oasis en cas de panne d'électricité. Mais gracieusement et sans contrepartie. C'était son choix. Il s'est procuré une carte professionnelle et l'a scannée tout en changeant l'identité. Confié aux éléments du district de la police de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ pour complément d'enquête, il s'est mis à table en avouant avoir mis plusieurs victimes dans ses filets. Il les obligeait de lui verser des sommes allant de deux à cinq cent dirhams pour ne pas être conduit au commissariat de police. L'enquête a révélé également qu'il a un complice. Effectuant une perquisition chez ce dernier, les policiers ont saisi deux postes portables de transmission, marque Motorola, qui ressemblent au talkie-walkie de policiers, laisser-passer et permis d'escales au port de Casablanca, insigne de la douane, brassards orange et une autre copie de la carte professionnelle falsifiée de police. Ce complice, qui travaille dans une société privée installée au port de Casablanca, lui a falsifié la carte professionnelle de police. Tous les deux ont été traduits devant la justice à Casablanca.