Une organisation non-gouvernementale américaine a appelé le haut Commissaire des Nations Unis aux droits de l'homme, Louise Arbour, à examiner la possibilité de placer les camps de Tindouf sous contrôle international et d'accorder la liberté de mouvement aux populations qui y sont séquestrées. Dans une lettre adressée jeudi à Mme Louise Arbour à la veille de la visite que doit entreprendre la semaine prochaine au Maroc et en Algérie une mission du haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, le président du conseil américain pour les prisonniers de guerre marocains (ACMP) a exprimé le voeu de voir la mission aborder avec les autorités algériennes les violations flagrantes des droits de l'homme commises par le "polisario" sur le sol algérien et avec la bénédiction des autorités algériennes à l'encontre des anciens détenus marocains et des populations sahraouies séquestrées dans les camps de Tindouf en Algérie. Dans cette lettre, dont copie est parvenue à MAP-Washington, le président du ACMP, qui dénonce ces exactions et violations des droits humains, notamment les exécutions sommaires, meurtres, mutilations, travail forcé, malnutrition, confinement solitaire pendant de longues périodes et autres formes de torture, affirme que ''tous ces abus ont été commis par les membres de l'organisation criminelle et terroriste du +polisario+ et par des membres des services militaires et de sécurité algériens''. ''Il est triste de dire que ces crimes et violations des droits humains n'auraient pu avoir lieu sans la pleine autorisation et la bénédiction des autorités algériennes qui étaient au courant de ces abus et qui les ont instigués'', souligne le président de l'ACMP. Affirmant que ''c'est le régime algérien qui assume la pleine responsabilité morale et juridique de ces crimes'', il appelle la mission du Haut commissariat aux droits de l'homme à établir clairement les responsabilités pour les crimes et abus dont ont été victimes plus de 2000 marocains alors qu'ils étaient détenus en Algérie, certains pendant 30 ans. Le conseil américain pour les prisonniers de guerre marocains demande également au haut commissariat d'aborder avec les autorités algériennes la question des détenus portés disparus, la question du droit des victimes à des compensations et réparations pour les nombreuses années passées en captivité, ainsi que la question des familles des détenus qui ont souffert de la longue détention des leurs en territoire algérien. Le conseil exhorte également la mission à aborder aussi la question des droits humains concernant l'incapacité des personnes séquestrées à quitter les camps librement et à retourner au Maroc. ''L'ACMP voudrait voir les camps placés sous contrôle international et voir leurs habitants obtenir des documents de voyage et être autorisés à aller dans le pays de leur choix'', souligne la lettre à ce propos. Le document appelle par ailleurs la mission à aborder avec les autorités algériennes la question des enfants marocains sahraouis qui sont arrachés à leurs parents et envoyés à Cuba et les effets nuisibles de ''cette politique cruelle'' tant sur l'identité et le bien-être psychologique des enfants que sur leurs parents et leurs familles, ainsi que le détournement de l'assistance alimentaire humanitaire qui aurait permis à certains au sein du polisario et au sein du gouvernement algérien de s'enrichir laissant les populations otages des camps de Tindouf en proie à la faim et à la malnutrition.