Conçue pour contrecarrer le phénomène du piratage et du P2P, la vente de musique en ligne commence à porter ses fruits. L'an dernier, les musiques achetées sur les plates-formes légales ont généré 1,1 milliard de dollars de recettes. L'Internet s'est enfin réconcilié avec l'industrie de la musique. Est-ce la fin du cauchemar pour les maisons de disques ? Pas vraiment. Cependant, les professionnels du secteur peuvent respirer. Le téléchargement légal se développe petit à petit. La musique en ligne a fini par sauver la baraque, même si la bonne performance de ce créneau n'a pas réussi à compenser la baisse des ventes physiques de disques, d'après les chiffres de la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI). Pour la première fois, le téléchargement légal a enregistré une forte hausse des recettes. Mais l'explosion du numérique ne compense pas encore le repli des ventes physiques. Chose qui ne risque pas de tarder. Les musiques achetées sur les plates-formes légales ont généré 1,1 milliard de dollars de recettes. Soit près de trois fois plus que les 400 millions de dollars comptabilisés en 2004. Le nombre de téléchargements est passé de 160 millions en 2004 à 470 millions en 2005. Les Etats-Unis, le Japon, l'Angleterre, l'Allemagne et la France sont les cinq premiers marchés de la vente de musique en ligne. Globalement, les revenus de musique en ligne proviennent pour la moitié des téléchargements pour téléphones mobiles et pour l'autre moitié des connexions Internet. Le succès du téléchargement légal se confirme aussi chez iTunes, le fournisseur d'Apple. La marque à la pomme a annoncé en février avoir franchi la barre du milliard de chansons vendues. Il lui aura fallu moins de trois ans pour atteindre ce résultat, iTunes ayant vu le jour en avril 2003. Le succès de ce service s'explique principalement par la facilité de son utilisation qui ne nécessite aucune expertise, mais aussi par la sécurité qu'il offre. Dans son communiqué, l'IFPI se félicite de l'excellent développement du secteur de la musique en ligne. Par contre, les pirates ont encore de beaux jours devant eux. Les logiciels comme Edonkey, Kazaa et compagnie continuent à faire des ravages. Les adeptes du pair to pair, eux, sont encore nombreux. Bien que plusieurs pays aient adopté des lois anti-piratage, l'application s'annonce souvent difficile. En effet, la majorité des logiciels de partage garantit l'anonymat de l'adresse IP, ce qui rend presque impossible l'identification des pirates.