À Fès, un homme, âgé de 52 ans, a tué sa femme à coups de poing. Face à son refus de lui établir une procuration pour l'administration de ses biens, il lui a assené des coups mortels. Pour une affaire de procuration sur les biens de son épouse, Mohamed a tué sa femme et mère de son fils unique, âgé de quinze ans. Ce dernier sera désormais privé de ses deux parents. Sa mère est morte et son père est en prison. «Réveilles-toi Farid, réveilles-toi!», crie Mohamed, 52 ans, à son fils. Fès, le mercredi 1er mars vers minuit. Farid, 15 ans, élève à la 9e année d'enseignement fondamental, est plongé dans un profond sommeil. Quelle mouche a piqué son père pour qu'il le réveille à cette heure tardive ? Perturbé, Farid ouvre ses yeux et fixe du regard son père qui l'agitait encore pour le réveiller. «Viens voir ta maman, viens la voir, je ne sais pas ce qui lui est arrivée», lui dit-il en sanglotant. Très inquiet, Farid court vers la chambre de ses parents. Il s'est jeté sur sa mère Widad, allongée par terre. Il l'a agitée violemment pour qu'elle se réveille. En vain. Farid s'est fondu en larmes. Il ignorait ce qui est arrivé à sa mère, enseignante de 48 ans. Est-elle malade ? A-t-elle perdu connaissance suite à une crise passagère ? Il tournait de temps en temps les yeux vers son père qui se plantait devant lui à la recherche d'une réponse. « Elle est morte, elle est morte », criait son père. À cause de ces cris stridents, les voisins se sont réveillés et ont rejoint Mohamed et son fils pour savoir ce qui s'est passé. L'un des voisins qui a remarqué une petite blessure au niveau des sourcils de la défunte a alerté la police. Sans tarder, des officiers de la PJ se sont dépêchés sur les lieux et ont démarré leur enquête. En examinant le cadavre, ils ont remarqué, outre la blessure du sourcil, les traces de violence au niveau du dos de la défunte. Le chef de la brigade judiciaire s'est approché de l'époux pour l'interroger sur les circonstances de la mort de Widad. C'est à ce moment qu'il remarque que le mari de la défunte sentait l'alcool. «Tu es ivre ? », lui a demandé le policier. Mohamed s'est tu. Le policier le scrutait avant de lui demander la cause de la mort de sa femme. « Je discutais avec elle quand elle a rendu son dernier soupire », a-t-il dit les larmes aux yeux. Entre-temps, le cadavre a été évacué vers la morgue pour être soumis à une autopsie. Alors que les policiers continuaient à interroger le mari. Ce dernier leur a expliqué qu'elle souffait du cœur et qu'elle suivait, depuis quelques mois, un traitement médical. Les enquêteurs ont cherché partout dans la maison des médicaments qu'ils n'ont pas trouvé. Commençant à soupçonner le mari, ils interrogent le fils, Farid: « que s'est-il passé au juste ? ». Ce dernier leur déclare qu'il n'a pas assisté à la scène. Il a souligné aux enquêteurs que ses parents se disputaient souvent. Il a affirmé qu'il ignorait les raisons de la querelle. Les mots cédaient parfois la place à l'usage des mains. Surtout quand le père rentrait ivre à la maison. Le lendemain matin, le rapport de l'autopsie atterrit sur le bureau du chef de la brigade. « La mort est survenue suite à une hémorragie interne », lit-on dans ce document. Une hémorragie interne causée par un coup violent sur la tête, affirmait le médecin légiste. «Qui l'a frappé et pourquoi ? Ton fils et toi, vous étiez les seuls à la maison avec elle. Si ce n'est pas toi qui l'es frappée, ce serait alors ton fils», dit le chef de la brigade de la police judiciaire en menaçant le père de mettre son enfant unique en état de détention préventive. C'est en ce moment là, que Mohamed passe aux aveux. « Oui, je l'ai frappée. Mais, mon intention n'était pas de la tuer », a-t-il avoué. Pourquoi l'a-t-il fait ? Depuis le décès de son père, Widad vivait un calvaire au foyer conjugal. Son époux, Mohamed, lui a demandé à maintes reprises de lui signer une procuration pour gérer son héritage ou de lui donner une somme d'argent pour réaliser un projet commercial. Widad refusait catégoriquement. Elle a même remis la procuration à son frère. Quand il est arrivé chez lui, la nuit du drame, il était dans un état d'ivresse avancé. Il lui a encore demandé pour la énième fois de lui faire une procuration. « Non, non et non », lui a-t-elle réitéré. Ce rejet l'a mis hors de lui. Perdant tout contrôle de ses nerfs, il lui a asséné un premier coup de poing au niveau du visage. Il lui a donné ensuite un deuxième coup au niveau du dos. Sans lancer le moindre cri, Widad a rendu l'âme.