Sur le plan politique, rien ne va plus en Algérie depuis que les tractations internes au sein des rangs présidentiels ont fini par éclater au grand jour. Désormais, l'heure est à la tension. Un parti au pouvoir déchiré par des tensions internes, une alliance présidentielle fragilisée par les conflits, rien ne va plus au sein des rouages politiques algériens. En l'absence d'un chef d'orchestre, l'heure est à la cacophonie : déclarations contradictoires, accusations croisées… Bref, de quoi semer le doute sur la survie de l'alliance. «L'alliance présidentielle va-t-elle survivre aux tiraillements?», s'interroge le quotidien El Watan. Apparemment, tout semble flou, mais les présages d'une tempête politique se font sentir. L'Algérie est-elle déjà dans l'après-Bouteflika ? Une chose est sûre, l'Algérie traverse une période de crise patente. Une crise de leadership. Tout a commencé, il y a quelques jours, lors de la deuxième session de l'instance exécutive du Front national de libération (FLN), parti au pouvoir. La séance qui s'est déroulée à huis clos a donné lieu à des discussions houleuses et a même failli tourner à la catastrophe. D'après la presse algérienne, le motif de ces tractions serait la mise en circulation d'un document sur lequel ont été classés les membres de l'instance exécutive selon le degré d'allégeance de chacun au secrétaire général (SG) du parti, Abdelaziz Belkhadem. À en croire ce dernier, les tentatives de semer la discorde et d'entamer la volonté des militants n'ont fait que renforcer leur cohésion et leur confiance en un avenir meilleur pour le parti. Dans ces propos, relayés par la presse algérienne, le chef du FLN a tenté de calmer le jeu. Il a expliqué que les difficultés ayant surgi lors de l'opération de renouvellement des structures «ont été aplanies grâce à la détermination des militants qui ont su faire preuve de sérieux et de patience». Abdelaziz Belkhadem a, toutefois, affirmé lors d'un point de presse que son parti a connu une tentative de déstabilisation. Il a ajouté qu'une commission d'enquête interne, qui sera mise en place prochainement, devra mener une enquête en vue de démasquer les auteurs de la fameuse liste classant les membres de l'instance exécutive selon leur allégeance au secrétaire général du FLN. Après cet incident, Abdelaziz Belkhadem met le feu à l'Alliance présidentielle en enclenchant une crise entre le FLN et le Rassemblement national démocratique (RND). Le secrétaire général du FLN a désavoué son collègue, Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement et patron du RND au sujet des déclarations faites par ce dernier concernant l'augmentation des salaires. M.Belkhadem a affirmé que les déclarations d'Ouyahia n'engagent que lui et qu'il ne parle pas au nom du gouvernement. Depuis, c'est l'effet boule-de-neige, puisqu'un autre responsable du RND, Chihab Seddik, a qualifié le FLN de «parti archaïque ayant une vision rentière et étroite». Puis, des responsables du FLN ont répliqué, à leur tour. Parmi eux, Saïd Bouhedja, membre de la direction du FLN. Il a estimé que «les déclarations d'Ouyahia confirment le fossé qui sépare le RND de la société avec ses soucis et ses préoccupations». Tandis que le torchon brûle entre les partis de son alliance le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n'a pas réagi afin de calmer les esprtis. Le chef de l'Etat est toujours absent de la scène politique. Certains observateurs estiment que les raisons des tensions qui enflamment les politiques algériens sont plus complexes et vont au-delà de simples querelles passagères. Le chef du FLN, lui, a indiqué que la maladie du président et les rumeurs qui l'ont suivie «ont dévoilé certains indices de complot».