Cinq hommes, repris de justice, ont été dernièrement mis hors d'état de nuire par la police judiciaire de la ville de Nador. Depuis plus d'une année, ils ont semé la terreur dans la région. Ahmed est sous le choc. Il n'arrive pas à croire ses yeux quand il s'est apprêté à ouvrir le publiphone qu'il gère depuis quelques mois. Son rideau n'est pas fermé par les cadenas. Il est certain de l'avoir verrouillé, la veille, comme à l'accoutumée par deux cadenas. Il semble que quelqu'un les a ouverts. Rapidement, il lève le rideau et pénètre à l'intérieur de son commerce. Il a remarqué que les appareils téléphoniques n'ont pas été touchés. Cependant, la somme d'argent qui se trouvait dans le tiroir de son bureau a disparu. Il est clair que quelqu'un est entré par effraction. Aussitôt, il alerte son patron qui s'est dépêché immédiatement sur les lieux. Heureusement, la somme volée était dérisoire. Ce qui ne l'a pas empêché de déposer plainte auprès de la police. Les éléments de la brigade de la police judiciaire se sont déplacés sur les lieux pour effectuer le constat d'usage. Ils ont dressé un procès-verbal pour ce cas de cambriolage et ont diligenté une enquête minutieuse. Ce n'est pas la première fois que cela arrive. En effet, ils menaient depuis quelque temps leurs investigations quand ils ont été alertés par un pharmacien dont l'officine a été cambriolée. Les employés de cette pharmacie ont trouvé le rideau «levé», les médicaments jetés pêle-mêle à même le sol et la caisse brisée. Une importante somme d'argent a également disparu. Et la liste des pharmaciens, des locaux commerciaux et des appartements cambriolés, devient de plus en plus longue. D'ailleurs, cette série de cambriolages n'était pas récente, elle remonte au mois de septembre 2004. Plus d'une trentaine de plaintes sont parvenues aux éléments de la police judiciaire. Toutefois, ils ne sont pas arrivés à mettre la main sur les coupables, bien qu'ils n'aient épargné aucun effort. Certes ils ont effectivement arrêté des malfrats. Mais personne parmi eux ne semble être un membre de la bande qui a cambriolé les appartements, les locaux commerciaux et les pharmacies. Et les investigations se sont intensifiées. Le nombre des victimes des cambriolages ne cesse d'augmenter. Entre temps, les enquêteurs ont commencé à recevoir des plaintes des victimes qui ont été agressées en pleine rue. Plusieurs parmi elles ont décrit les signalements de leurs agresseurs qui les surprennent avec des couteaux. Ces victimes ont affirmé aux enquêteurs avoir été délestées de leur argent et de leurs objets précieux. Grâce à ces renseignements, les enquêteurs sont arrivés à dresser des portraits-robots des agresseurs. Et l'enquête a pris une nouvelle dimension puisque les portraits-robots dessinés ressemblent à des repris de justice fichés par les services de police. En conséquence, la tâche des enquêteurs devient de plus en plus facile. Sans relâche, jours et nuits, les policiers ont accentué leurs recherches et ont tendu plusieurs souricières afin d'arriver à cravater les éléments de la bande qui ont semé la terreur dans la région. En ce début de l'année 2006, les efforts des policiers seront couronnés de succès. Ils sont arrivés à appréhender les membres de la bande. Ce sont cinq individus jugés très dangereux qui ont des antécédents judiciaires. Ils ont été déjà condamnés pour cambriolage et agressions à main armée. Ils portent les surnoms de : Bruce Lee, Cobana, Boutazalmate, Tafa et Rio. Arrêtés en flagrant délit et soumis aux interrogatoires, les cinq membres de cette bande ont avoué aux enquêteurs leurs crimes. Ils se sont rencontrés à la prison de Nador. Derrière les murs de la prison, ils se sont mis d'accord pour former une bande après leur libération. Relâchés en septembre 2004, ils sont vite passés à l'action.