Le 6e sommet de l'Union africaine (UA) s'est ouvert, lundi 23 janvier, à Khartoum en l'absence du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Ce qui laisse planer le doute sur son état de santé. Les dirigeants africains ont ouvert, lundi 23 janvier, à Khartoum le 6è sommet de l'Union africaine (UA) qui devait en particulier se prononcer sur la candidature controversée du Soudan, pays hôte, à la présidence de l'organisation panafricaine. Une quarantaine de chefs d'état et de gouvernement assistent à ce sommet dont le Libyen Mouammar Kadhafi, le Sud-Africain Thabo Mbeki ou le Congolais Denis Sassou Nguesso, dont la candidature à la présidence est ouvertement évoquée. Le grand absent du sommet a été le président algérien, Abdelaziz Bouteflika. Ce sommet avait suscité un grand intérêt de la part de la presse algérienne. Plusieurs articles ont été consacrés à l'événement. «Le casse-tête de la présidence de l'Union africaine au sommet de Khartoum », a titré le quotidien algérien «La Tribune» qui constate que « la candidature du président soudanais Al-Bachir a soulevé ces derniers jours un véritable tollé, non seulement chez les Occidentaux, mais également au sein du continent africain lui-même». Pour le quotidien algérien, le n°1 soudanais devrait très certainement se retirer. «La Tribune» estime qu'une «réflexion devrait être menée à propos de la désignation par consensus du président de l'Union». Au-delà du mécanisme de désignation, le journal affirme que le problème n°1 de l'Union africaine et de l'Afrique en général reste le déficit démocratique, qui «induit, dit-il, des problèmes ternissant l'image du continent, à commencer par cette incapacité à assurer dans les délais une présidence de l'Union africaine censée être tournante». Cependant, pas un mot n'a été écrit sur les raisons de l'absence du président Boutefika. L'état de santé du président semble être un tabou. Ça vous chatouille ou ça vous gratouille ? Depuis le retour à Alger d'Abdelaziz Boutefika, rien n'énerve plus les responsables algériens, surtout le chef du FLN M.Belkhadem, que les interlocuteurs qui commencent leur entretien en demandant des nouvelles du président. Tout le monde s'attendait à ce que ce sommet soit la première véritable sortie du président Bouteflika après son hospitalisation à Paris du 26 novembre au 17 décembre où il a subi une opération à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Mais ce ne fut pas le cas. C'est Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement, qui a en fin de compte représenté le président Bouteflika lors du sommet. Les présidents tchadien Idriss Deby, ivoirien Laurent Gbagbo et égyptien Hosni Moubarak ont, eux-aussi, renoncé pour des raisons diverses à ce rendez-vous dans la capitale soudanaise. L'absence du président Gbagbo n'a pas été une surprise en raison des récents évènements ayant secoué le Côte d'Ivoire. Le Front populaire ivoirien (FPI), parti au pouvoir, avait annoncé son retrait du processus de paix plongeant le pays dans une crise qui a duré une semaine, avant de se rétracter. Lors de ce sommet, le président congolais Denis Sassou Nguesso a été désigné par consensus pour un an président de l'Union africaine (UA) au sommet de Khartoum, a annoncé hier le porte-parole de la présidence congolaise, Firmin Ayebba. Le Soudan exercera cette responsabilité en 2007 a, par ailleurs, affirmé à la presse le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Gamal Ibrahim. La reprise des troubles en Côte d'Ivoire et la crise entre le Tchad et le Soudan devraient aussi être discutées durant ce sommet, ainsi que le sort de l'ex-président tchadien Hissène Habré, en exil au Sénégal et dont la Belgique demande l'extradition pour violations "graves" des droits de l'Homme.