Le 17ème Sommet de la Ligue arabe s'est ouvert hier à Khartoum, en l'absence des poids lourds de la politique arabe. À l'ordre du jour, trois dossiers controversés : l'Irak, le Darfour et le conflit israélo-palestinien. Le 17e sommet de la Ligue arabe s'est ouvert hier à Khartoum en l'absence des principaux chefs d'Etat. Il devrait y être question notamment de l'envoi de troupes internationales au Darfour - région de l'ouest du Soudan, déchirée depuis 2003 par la guerre civile, du conflit israélo-palestinien et de la situation en Irak. Parmi les dirigeants arabes, huit rois et présidents étaient absents lors de la séance plénière qui s'est tenue à 11h : SM le Roi Mohammed VI, le Roi Abdallah d'Arabie saoudite, le président égyptien Hosni Moubarak, le Roi de Bahreïn Hamad Ben Issa al-Khalifa, le président des Emirats arabes unis Khalifa ben Zayed al-Nahyane, le sultan Qabous d'Oman et les présidents irakien Jalal Talabani et tunisien Zine el-Abidine Ben Ali n'ont pas fait le déplacement à Khartoum. Ces derniers sont toutefois représentés par leur chef de gouvernement ou par leur ministre des Affaires étrangères. Dès l'ouverture du sommet, le président soudanais Omar Hassan el-Béchir a d'emblée récusé l'envoi de troupes internationales au Darfour, une région de l'ouest soudanais déchirée depuis trois ans par une guerre civile. Une guerre qui a fait de 180.000 à 300.000 morts et deux millions de déplacés, selon des estimations internationales. «Les forces de l'Union africaine (UA) sont capables d'accomplir leur mission au Darfour, sans intervention étrangère», a dit le général Béchir dans un discours prononcé à l'ouverture du sommet. Il a invité «les pays arabes et la communauté internationale à soutenir financièrement les forces de l'UA déployées au Darfour». Selon une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu adoptée le 25 mars, à la demande des Etats-Unis, une force internationale doit prendre le relais de la force africaine qui tente de s'interposer en vain entre les rebelles et les forces gouvernementales. L'UA, qui n'a ni les moyens financiers ni les moyens logistiques pour cette mission, a adopté le 10 mars le principe d'un transfert de cette force à l'ONU, dans un délai de six mois. L'Amis, première mission de paix d'envergure de l'UA, compte 7.000 hommes est déployée depuis 2004. Selon le projet de communiqué final, le sommet doit annoncer un soutien mitigé au Soudan en affirmant que l'envoi de troupes internationales au Darfour doit obtenir l'aval de Khartoum. Le sommet annuel ordinaire de la Ligue se tient le même jour que les élections israéliennes, dont l'enjeu est crucial pour le processus de paix israélo-palestinien, et alors que le Conseil législatif palestinien se prépare à investir le gouvernement islamiste du Hamas. Le Premier ministre israélien par intérim Ehud Olmert , favori du scrutin, a annoncé que s'il était élu à la tête du pays, la barrière de séparation en construction en Cisjordanie constituerait la nouvelle frontière d'Israël. Selon un projet de résolution, le sommet va rejeter son plan de fixation unilatérale de la frontière israélienne. En revanche, le sommet doit rappeler que «la paix est un choix stratégique pour les pays arabes», a affirmé dans son discours le président algérien Abdelaziz Bouteflika, dont le pays avait hébergé le précédent sommet arabe. À quoi sert la Ligue Arabe ? Chacun tire l'eau vers son moulin. C'est la règle au sien de la Ligue arabe. Les dirigeants arabes n'ont jamais pu avoir une position ferme et unanime sur les divers sujets traités lors des sommets arabes. Pire encore, depuis sa création en 1946, la Ligue n'a jamais pu se distinguer dans le régalement des conflits. Sachant que les conflits existent toujours. Elle est une entité qui a suffisamment montré son incapacité à régler les conflits entre les pays membres. C'est une entité qui a fait également preuve d'une impuissance face à la politique d'Israêl. Quelle est donc l'utilité de la Ligue arabe ? Une question qui mérite d'être posée, surtout que le sommet de Khartoum est marqué par l'absence des poids lourds politiques du monde arabe. Après tout, à quoi bon se réunir si ce n'est que pour une simple photo de famille ?