Après deux années d'absence, à cause de la crise sanitaire, le gouvernement a relancé cette année la cérémonie annuelle des prix décernés aux associations. Certes, consacrer des trophées aux ONG est une belle initiative surtout si, en plus, les distinctions sont accompagnées aussi de récompenses financières dont les associations ont grandement besoin. Mais plus que jamais, ce tissu associatif qui se retrouve aujourd'hui au centre même de la problématique de développement a besoin d'opérer une évolution de son business model. Car quand bien même le but lucratif ne serait pas du tout présent dans le mode de fonctionnement des associations, le volet financier et économique est paradoxalement central, voire vital. Depuis des décennies et à ce jour encore, les acteurs de la société civile au Maroc ont démontré leur centralité et leur rôle dans les programmes et politiques publiques qu'ils soient à caractère économique, social, sociétal, culturel, sportif ou autres. Elles sont plus de 160.000 associations à opérer aujourd'hui sur le terrain au plus proche des populations ciblées. Le plus gros de leurs moyens financiers provient évidemment des subventions publiques. Les derniers chiffres officiels disponibles font état d'une enveloppe annuelle moyenne de quelque 3,6 milliards DH allouée aux aides aux associations sur le budget public. Et surtout, l'essentiel des ressources humaines sur lesquelles repose l'action des ONG est fait de bénévoles. Pourtant, la société civile a démontré depuis longtemps qu'elle est un partenaire central et incontournable de l'Etat et que son rôle est décisif dans la réussite de politiques publiques. Dans les années à venir, le Maroc aura certainement besoin d'un tissu associatif encore plus performant et plus professionnel à l'image de tout autre secteur d'activité. D'où l'urgence d'un modèle économique associatif plus viable.