Meurtre Elle n'accepte pas que sa nouvelle voisine adresse la parole à son mari... une histoire de jalousie qui se termine tragiquement. «Je ne pense qu'à ma fille». Une phrase exprimée, devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, par cette mère de famille qui, lors d'un moment de colère, a fait écrouler sa propre vie, celle de sa victime et celles de leurs familles. Femme au foyer, âgée de trente-six ans et mère d'une fillette de six ans, elle répète à chaque fois qu'elle ne pense qu'à sa fille alors que le président de la Cour lui demande de répondre à ses questions. Les larmes aux yeux, elle affirme qu'elle n'avait pas l'intention de tuer sa voisine. Effectivement, elle est poursuivie pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Sa victime, âgée de vingt-huit ans, qui occupait toute seule un appartement, semble être tombée amoureuse de son mari. Du moins la mise en cause en était sûre et elle le réaffirme devant la Cour. Elle précise, lors de son interrogatoire, que sa voisine, célibataire, à chaque fois qu'elle croisait son mari elle lui adressait la parole. «Tout le monde l'a remarqué», a-t-elle précisé à la Cour sans toutefois préciser qui au juste. Son mari explique à son tour à la Cour qu'effectivement sa voisine le croisait à chaque fois pour lui demander de lui rendre un service tout en ajoutant qu'elle ne lui a jamais demandé rien d'autre, ni de se rencontrer, ni d'engager une conversation en dehors dudit service à rendre. Et d'ajouter qu'il a expliqué à sa femme qu'il ne faisait cela qu'à titre humain, ni plus, ni moins. Seulement, elle n'a pas cru à ses paroles. Bref, elle était aveuglée par la jalousie. «Ni elle ni lui ne voulaient me respecter», tout en ajoutant que dès qu'elle s'est installée dans son appartement, il y a quelques mois, elle n'arrêtait pas de lui demander de lui faire des courses, notamment la nuit après son arrivée de son emploi. «La dernière fois, elle a frappé à ma porte vers 20 h. Mon mari était encore dehors. Elle m'a demandé s'il était rentré ou pas», explique-t-elle à la Cour. C'en est trop pour elle. Elle lui demande si elle n'a pas honte de frapper à sa porte pour venir chercher son mari. Et c'est l'étincelle qui met le feu aux poudres. Après un vif échange d'injures, la mise en cause saisit un marteau pour aller donner un coup à la victime qui pousse ses derniers soupirs quelques minutes plus tard. Verdict : Jugée coupable et ayant bénéficié des circonstances atténuantes, elle a été condamnée à cinq ans de réclusion criminelle.