Celui que l'on surnomme "le sorcier blanc" a en fait réussi un tour de prestidigitateur remarquable en faisant signer à la FRMF un contrat exceptionnel entouré d'un grand secret en vertu duquel il a empoché avant même de mettre "le pied à la pâte" l'équivalent de 8 mois de salaire. Bingo ! Le football national commence très mal l'année 2006. Après l'échec avant même son démarrage du programme de mise à niveau de ce sport doté d'un fonds de 280 millions de Dhs, c'est au tour de l'entraîneur français du Onze national Philippe Troussier de se séparer "à l'amiable" de ses employeurs deux mois à peine après son recrutement. Un record qui restera dans les annales à tout point de vue : pas le moindre match officiel, juste une concentration en France qui a coûté une fortune (voir Alm n° 1042 http://aujourdhui.ma/couverture-details41794.html ). Au fait, pourquoi ce départ précipité et prématuré? Il semble que M. Troussier exige des choses qui risquent de faire des trous énormes dans le budget de la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Il était pourtant facile de s'en rendre compte au moment des négociations avec l'intéressé. Tout le monde a compris que ce dernier demandait trop par rapport à ce qu'il pouvait apporter. Malgré cela, les responsables marocains ont bizarrement répondu oui à ses conditions matérielles. Résultat : celui que l'on surnomme "le sorcier blanc" a en fait réussi un tour de prestidigitateur remarquable en faisant signer à la FRMF un contrat exceptionnel entouré d'un grand secret en vertu duquel il a empoché avant même de mettre "le pied à la pâte" l'équivalent de 8 mois de salaire. Sans oublier les indemnités en cas de départ. Bingo ! D'entrée de jeu, M. Troussier aura gagné au moins quelque 8 millions de Dhs. Comme cadeau de fin d'année, il ne pouvait pas espérer mieux. Qui a roulé qui dans cette affaire ? En tout cas, voilà un très cher entraîneur qui a marqué un très joli but historique contre le camp d'une fédération visiblement d'amateurs. Qui est responsable de ce crash en plein vol ? Bien sûr personne. C'est peut-être la faute à ce ballon marocain qui souvent fait des siennes et ne tourne pas rond. L'ex-entraîneur du Cameroun n'est pas blâmable, il défend ses intérêts et plutôt très bien. Ce n'est pas lui qui s'est imposé, ce sont les responsables de la fédé qui, censés avoir fait le bon choix, ont fait appel à lui en le choisissant parmi trois ou quatre candidats, pensant qu'il est le mieux placé pour conduire l'équipe nationale à la prochaine Coupe d'Afrique des nations après la grosse déception née du ratage de la qualification au Mondial 2006 avec Baddou Zaki. Or, force est de constater que les avanies du football national se succèdent les unes après les autres. La compétition africaine débutant le 20 janvier prochain, tout porte à croire que l'équipe nationale souffrira fortement de cette instabilité même avec un M'Hamed Fakhir comme remplaçant de Troussier. Un Fakhir sur lequel les tireurs des ficelles de la fédé se sont rabattus en catastrophe alors qu'ils lui avaient préféré auparavant son homologue français. Un choix évidemment non de conviction mais de résignation. Et puis, Fakhir a l'énorme avantage de ne pas coûter cher du tout et de porter éventuellement le chapeau en cas de déboires en Égypte.