Une commission d'enquête a commencé ses investigations pour l'identification des victimes du 20 juin 1981 à Casablanca. A Tazmamart, l'armée a officiellement quitté l'ancienne caserne-bagne. Une commission d'enquête a entamé ses travaux à Casablanca pour l'identification des victimes du 20 juin 1981 enterrées dans un cimetière jouxtant la caserne des sapeurs-pompiers de la métropole. Selon une source de l'Instance Equité et Réconciliation (IER dont le mandat a pris fin le 30 novembre 2005), les investigations, qui sont toujours en cours, devront conduire à identifier un total de 77 victimes tuées lors des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants le 20 juin 1981. il s'agira, selon la même source, de déterminer avec exactitude s'il s'agit de fosses communes comme avancées par plusieurs sources ou de tombes individuelles. Cette commission d'enquête comprend des membres de l'IER, dont le président Driss Benzekri, ainsi que des représentants des départements de la Justice, de l'Intérieur, des Affaires islamiques et des Habous en plus du chef du Parquet de Casablanca qui en préside les travaux. Dimanche 11 décembre 2005, les travaux étaient toujours en cours à Casablanca pour déterrer les dépouilles mortelles des manifestants du 20 juin 1981 alors que d'interminables réunions rassemblaient les membres de la commission d'enquête pour mettre les choses au point. A Casablanca aussi, le commissariat de Derb Moulay Chérif va connaître un autre destin. Les habitants qui en occupaient toujours les locaux bénéficieront de logements pour évacuer les lieux. A la place, le tristement célèbre commissariat va être transformé sous supervision de l'IER. Cette dernière n'ayant officiellement plus d'existence, les autorités locales sont en train d'attendre les offres d'associations casablancaises de développement local pour une nouvelle vie à donner à ce commissariat. L'option d'un espace socio-éducatif pour les jeunes des quartiers avoisinants semble la plus en vue. A Tazmamart, localité abritant le triste bagne, une source de l'IER confirme que l'armée a fini par quitter les lieux et que le site a été remis officiellement à la commune qui entamera, dès les jours à venir, des travaux de réaménagement pour l'édification de projets sociaux dont un établissement scolaire et un centre pour les jeunes de la région. Une première phase de réhabilitation communautaire qui a été préparée par l'IER et supervisée par M. Benzekri en personne. Les victimes de Tazmamart, elles, ont été totalement identifiées grâce aux témoignages des fonctionnaires y ayant servi et surtout à ceux des survivants parmi les ex-détenus et la coopération des populations riveraines. La réhabilitation communautaire était l'un des grands chantiers de l'IER qui a approfondi toutes les pistes pour à la fois respecter le devoir de mémoire et faire à ce que ces mêmes lieux soient mis au service de populations ayant longtemps fait les frais d'une proximité « imposée ». D'un autre côté, on apprend que Driss Benzekri prévoit de rencontrer, une à une, les familles des victimes de la disparition forcée pour les informer des résultats concernant le sort des leurs. Ces rencontres sont programmées après l'audience royale qui sera réservée aux membres de l'IER. Cette dernière a remis son rapport final au cabinet royal en total respect des délais fixés.