Les services de sécurité marocains viennent d'annoncer le démantèlement d'une présumée cellule terroriste en relation avec Al Qaïda. Les 17 présumés terroristes devront être déférés devant la justice au cours de cette semaine. O.M. T, 24 ans et ayant à peine terminé ses études dans un établissement privé près du Boulevard casablancais Zerktouni, a été arrêté dans la nuit du samedi à dimanche 12 et 13 novembre 2005. Selon le récit de sa mère, plus d'une vingtaine de policiers en civil avaient guetté le retour de la famille d'une cérémonie familiale pour investir leur domicile à Rahal Meskini et emmener O.M.T qui ne donnera plus signe de vie. Aucune perquisition n'a été effectuée à son domicile. D'autres arrestations seront effectuées à la même période, toujours à Casablanca, aux environs de la rue du 11 Janvier, apprend ALM. Les personnes arrêtées font partie de la présumée cellule terroriste en formation par 17 individus démantelée par les forces de sécurité comme cela a été annoncé dimanche 20 novembre 2005 par un communiqué de la police relayé par l'agence MAP. Les 17 personnes en question devaient être présentées hier lundi 21 novembre 2005 au Procureur général près la Cour d'appel de Rabat ayant compétence territoriale nationale en matière d'affaires liées au terrorisme. Il n'en sera rien, apprend ALM auprès des avocats de certaines personnes arrêtées. Les présumés membres de cette nouvelle cellule seront présentées devant la justice au cours de la semaine, apprend-on auprès de plusieurs avocats de la défense qui seront tenus au courant comme promis par le Parquet de Rabat. D'ailleurs, les 17 personnes arrêtées pourraient être déférées devant le Procureur près la Cour d'appel de Rabat dès ce mardi 22 novembre 2005. Selon le communiqué de la police marocaine, le démantèlement de cette cellule terroriste en formation aurait été rendu possible grâce aux efforts fournis pour la surveillance de deux éléments qualifiés de « dangereux radicaux ». Il s'agit de Khaled Azig, ressortissant marocain ayant fait ses classes de théologie en Syrie et habitué à de fréquents déplacements entre ce pays et la Turquie. Ce dernier faisait l'objet d'un « intérêt» soutenu de la part de la police marocaine depuis mars dernier. Intérêt qui ira croissant avec l'entrée de Khaled Azig au Maroc en juin 2005. Fin décembre 2005, Azig sera rejoint au Maroc par Mohamed R'Ha, ressortissant belge d'origine marocaine ayant également séjourné en Syrie et présenté comme ayant noué de solides liens avec les milieux radicaux maghrébins en Europe. Les deux hommes, qualifiés d' « éléments radicaux » entretenant des contacts avec les groupes terroristes d'Al Qaïda sévissant à la frontière irakienne, auraient commencé à recruter au Maroc pour la constitution d'une cellule terroriste. Par la suite, ils choisiront de nouer des contacts avec deux des plus célèbres «Afghans marocains». Ils auraient approché Brahim Benchekroun et Mohamed Mazouz, deux des cinq Marocains ex-prisonniers de Guantanamo et qui sont poursuivis pour terrorisme devant la même Cour d'appel de Rabat, en état de liberté provisoire. Brahim Benchekroun, Mohamed Mazouz ainsi que Redouane Chekkouri (autre ex-prisonnier de Guantanamo) ont été arrêtés le même samedi 12 novembre, apprend-on auprès de leurs avocats respectifs qui se disent rassurés de les savoir en détention provisoire sous la supervision du Parquet de Rabat. Les avocats de la défense des 17 personnes ont eu l'assurance du Parquet que les interrogatoires se dérouleront sous leur contrôle et que ne sera tolérée aucune violation de la loi, assure Me Mohamed Hilal, avocat de Brahim Benchekroun. Ce qui est exactement reproché aux 17 présumés membres de cette nouvelle cellule ? Rien de précis pour le moment, répondent plusieurs avocats attendant la fin des interrogatoires et la comparution de leurs clients devant le Procureur du Roi près la Cour d'appel de Rabat. Redouane chekkouri, arrêté le 12 novembre dernier, aurait été relâché. Le jour de son arrestation, ce natif de Safi se trouvait en compagnie de Mohamed Mazouz à Casablanca. L'on apprend, d'autre part, que les deux autres ex-prisonniers de Guantanamo sont tout aussi libres de leurs mouvements. C'est le cas de Abdellah Tabarak, l'un des vétérans des « Afghans marocains ». Le Maroc a fait l'objet, ces derniers jours, d'un renforcement perceptible des mesures de sécurité autour des établissements hôteliers, des administrations publiques et des lieux connaissant beaucoup de fréquentation notamment lors de la célébration de la fête de l'Indépendance. Certains observateurs n'hésitent pas à faire le lien entre ces mesures de sécurité renforcées et les dernières menaces ayant visé le Maroc de la part d'un nouveau groupe jihadiste appelé le «Groupe islamique marocain pour l'unicité et le jihad».