Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré qu'Israël devrait être "rayé de la carte". Des propos qu'il a maintenus malgré la réprobation occidentale immédiate. Provocation ou vraie menace ? Depuis son arrivée au pouvoir, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a montré qu'il était un champion en matière de provocation. D'une sortie médiatique à une autre, il ne cessa de défier l'Occident en général, l'Amérique et Israël en particulier. Son message tellement qu'il se répétait devint à un moment donné aberrant. Pourtant, Mahmoud Ahmadinejad se plaisait et se laissait souvent emporter sous l'effet des applaudissements de ses partisans. Sa dernière sortie médiatique bien qu'elle n'a pas échappé à la règle de la provocation, elle demeure toutefois assez particulière. En effet, l'extra-conservateur a poussé le bouchon trop loin. Il a, en effet, ouvertement appelé à ce que l'Etat d'Israël soit "rayé de la carte", comme s'il ne s'attendait à ce que ces déclarations ne renforcent les Etats-Unis et Israël dans leur conviction que l'Iran veut la bombe atomique. «Comme l'a dit l'imam (Khomeiny), Israël doit être rayé de la carte», a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l'occasion d'une conférence intitulée "Le monde sans le sionisme". Pour une première s'en est une. En effet, depuis des années c'est la première fois qu'un dirigeant iranien aussi haut placé prône publiquement la destruction d'Israël, même si celle-ci fait partie de la propagande du régime. Ces propos, tenus en pleine crispation sur le nucléaire iranien, ont aussitôt suscité de vives condamnations occidentales. Américains et Israéliens y ont vu la confirmation que les Iraniens cherchaient à se doter de l'arme nucléaire sous le couvert de produire de l'électricité à des fins civiles. «Ces déclarations reconfirment simplement ce que nous avons dit sur le régime en Iran . Elles soulignent nos inquiétudes devant le programme nucléaire iranien», a réagi le porte-parole de la Maison-Blanche Scott McClellan, dont le pays tente de traîner l'Iran devant le Conseil de sécurité de l'ONU. L'Iran représente un danger "évident et actuel", a dit le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom. «Il est temps de porter le dossier iranien devant le Conseil de sécurité, et le plus tôt sera le mieux», a-t-il ajouté, parlant de "cauchemar" si l'Iran possédait l'arme nucléaire. La diplomatie iranienne a tenté de reajuster le tir de leur président en affirmant qu'Iran n'utilisera pas la force contre Israël, conformément aux engagements pris au sein des Nations Unies. «La République Islamique d'Iran est attachée à ses engagements envers la charte de l'Onu», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Il n'a jamais utilisé la force contre un autre pays ni menacé d'utiliser la force». Au lieu de rétracter, le président iranien, quant à lui, persiste et signe. Il est ensuite revenu à la charge en maintenant ses propos appelant à "rayer Israël de la carte" et récusé la vague d'indignation qu'ils ont suscitée en Occident, affirmant que ses déclarations étaient "correctes et justes". «Ils sont libres de parler, mais leurs paroles n'ont aucune validité. Il est évident que si un mot est correct et juste il va provoquer une réaction», a dit le président Ahmadinejad, cité par l'agence officielle Irna. «Mes mots sont les mots exacts du peuple iranien,» a-t-il affirmé. Deux jours après, le président iranien a tenté de banaliser ses déclarations réclamant qu'Israël soit "rayé de la carte", en affirmant n'avoir fait que répéter ce que le régime disait depuis la Révolution. Bienvenu sur la planète Ahmadinejad. No comment !