La situation tragique des migrants à Sebta et Melillia est "directement liée aux pressions exercées par les pays de l'UE pour renforcer la forteresse européenne", affirme mardi Amnesty International, estimant que l'UE se débarrasse ainsi "sans vergogne" de la charge de la protection de ce qu'elle qualifie de réfugiés sur d'autres pays qui "ne sont pas suffisamment équipés pour faire face au nombre croissant de personnes déplacées". Cette attitude "non seulement a un impact sur la crédibilité de l'UE mais menace aussi l'intégrité même du système international de protection des réfugiés", explique l'Organisation internationale dans une lettre ouverte adressée à la présidence britannique de l'Union européenne. Plutôt que de viser à "améliorer la protection des réfugiés dans le monde, la politique de l'UE semble s'orienter vers les moyens de maintenir à tout prix les personnes hors d'Europe", insiste Dick Oosting, directeur du Bureau européen d'Amnesty International à Bruxelles. La politique de l'UE dans ce domaine a "été mal dirigée", poursuit l'organisation de défense des droits humains.